Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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5828. Aan J. Sauzin. (H.A.)Je receus avanthier vostre depesche commune et particuliere du 24e MayGa naar voetnoot1), concernant principalement le subject du peage de S.A., qui estant chose delicate, et dont je voy que l'importance a esté bien considerée par ces Messieurs qui m'en escrivent, j'ay envoyé le tout à la Haye avec un mot de mon advis, pour recevoir la dessus de S.A.M. les ordres qu'apres avoir veu les deliberations de Mess.rs du Conseil, elle aura aggreable de m'envoyer. Vous aurez depuis vosdites depesches receu les mienes du 19 et 23Ga naar voetnoot2); la premiere ne vous a porté que la copie du billet de M. de Lionne, dont je suis fasché que l'esgarement a donné matiere de discours. Il faut avouër que le monde de pardelà s'alarme et s'inquiete pour peu de chose. Au moins quand vous aurez receu cedit billet, vous n'aurez pas manqué de le faire veoir à quiconque en a envie. Car c'est à telle intention que je vous l'ay envoyé; et notez qu'à mesme intention je vous escris toutes mes lettres, et n'on pas afin que vous les cachiez en maniere que ce soit. J'apprens avec grand deplaisir qu'en ce faisant, sans mon ordre, vous avez donné subject de plaincte à bien d'honestes gens. Comprenez bien, s'il vous plaist, ce que je vous dis; quand je vous ay recommandé de tenir la main à ce que mes advis soyent receus et debitez discretement et avec modestie, sans que personne en prenne subject ni de se glorifier d'un costé ni de l'autre de s'affliger, ce n'est nullement à dire que personne ne sache ce que je vous mande, au contraire, c'est inferer que tout le monde le doibt sçavoir, mais sans en abuser, ou en prendre ou donner subject d'inquietude. Ainsi je ne me mets nullement en peine par quelles mains mes lettres passent. Elles vous concernent tous esgalement, et je veux bien que cellecy mesme soit veuë d'un chascun. A plus forte raison ne devez vous pas supprimer madite derniere du 23e. Et croyez moy que si on le sçavoit à la Haye, vous vous en pourriez trouver mal, comme desjà on y est peu edifié de ce que vous avez manqué de m'advertir de ce qui se passoit en un point si important comme est celuy de la saisie et disposition des deniers de S.A. contre les ordres de sa tutele. Je vous en ay assez dit par madite lettre. Ayez bien soin que personne ne l'ignore, et que chascun considere de quoy un jour il sera capable de respondre. Nous avons sceu que sur ces matieres mesmes on s'adresse à Monsieur le commandeur de Gaut, mais comme le Roy une fois m'a faict l'honneur de me dire de bouche à bouche qu'il n'entend pas que personne de sa part se mesle de la direction du domaine de S.A., je sçay qu'il est trop discret et sage cavalier pour s'ingerer en choses qui ne dependent pas de sa charge. Que cecy vous serve et à chascun d'un ordre renouvellé de la part de S.A., et que personne ne se faise le tort de viser à autre chose qu'au bien de son service, et à obeïr punctuellement à ceux qui ont en main le gouvernement de sa personne et de son bien, sans aucune exception. Je suis ..... 2e Juin 1662. |
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