Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5820. J. Sauzin. (H.A.)J'ay receu celle dont il vous pleu m'honorer du 12e de ce moisGa naar voetnoot1), mais non pas le billet et coppie que me marques y estre joincte, ce qui a mis beaucoup de personnes en peine, parce qu'on leur avoit escript de Paris que je leur devois distribuer pleusieurs nouvelles au moyen de ce billet, et aucuns s'en sont plaints a moi estimant que je les leur cachois, ayant mesmes menaces d'ouvrir une autre fois vos lettres, lesquelles passent par leurs mains, tellement, Monsiur, que si vous me faittes l'honneur de m'escripre, il sera bon que ce soit par une autre voye, celle du Sieur CharrasGa naar voetnoot2) me semblant beaucoup plus assurée, et vos lettres ne seront pas sujettes a tant de curiositte la pluspart sans conduitte ni prudence. Car s'il falloit que je leur fasse voir vosdites lettres, comme ils le desirent ou qu'ils vinsent a les ouvrir comme ils disent, je ne pourrois pas mesnager ce qu'il vous plaist de me confier ainsi que me recommandes si fort, ni ne puisGa naar voetnoot3) pas non plus servir a vous preparer - comme je m'efforce de faire - des coeurs bien disposes au service de S.A. Le Parlement est assamblé despuis le XIe de ce mois; ils travaillent a rendre justice au[x] sujects de S.A., et je vois que si la maison commune ne s'accorde, comme il n'y a point d'apparence, qu'ils procederont a la creation des nouveaux consuls et conseillers d'icelle et au renouvelement de presque toutte ladite maison, et y mettront des gens qu'il leur plairra; toutesfois il y en a qui croyent que ce ne sera que sur la fin de leur seance, laquelle durera aparemment jusqu'au 8 ou 10 du mois prochain. Le Sieur de Beauregard n'est pas venu comme on disoit pour rendre ses comptes par devant ledit Parlement. On dit qu'il est fort travaille de la gontte a Pesenas, mais on croit que s'il a tant soit peu de relache, qu'il viendra. | |
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Vous verres, Monsieur, ce que le Bureau vous escript sur le subject de l'arrest du Conseil regardant le peage du Rhosne, sur que je n'adjoutterai rien de particulier, sinon qu'en l'an 1652 que je poursuivis en la Cour des aides de Montpellier un proces pour raison dudit peage auquel intervenoyent le seindic du pays du Languedoc, les voituriers negocians sur ladite riviere, et les gens du Roy, ayant visitte les actes et registres des Estats de ceste province, j'y treuvay, comme de temps en temps lesdits Estats avoyent donne charge a seindics et depputez de contester a S.A. le droict dudit peage, jusqu'en l'annee 1630 que le pays ayant esté affligé de peste, ces propositions furent discontinuées, vraisamblablement par le deffaut de ceux qui avoyent auparavant compose lesdits assamblees, qui estoyent deffallis. Or combien que j'empechasse allors que ccs actes ne fussent pas produicts au proces, et que j'en rapportasse un bon arrest en faveur de S.A. - lequel on n'avoit pas peu obtenir a Thoulouse du vivant du Prince Philippe Guillaume, qui y avoit faict agir pleusieurs puissances il est neantmoings a craindre que si on reprenoit les premiers errements dudit proces audit Toulouse, qu'on ne donne de la peine a S.A. tellement, Monsieur, qu'il est fort important, comme vous scaves beaucoup mieux que moi, d'aller sobrement en ceste affaire et empecher s'il se peut qu'il ne soit pas disputte pardevant les negocians, ce qui sera infaliblement faict, estant conduict par de si sages mains que les vostres. Je prie Dieu, Monsieur, qu'il respande de plus en plus ses sainctes benedictions sur vos travaux et nous face la grace d'en gouster bientost des fruicts, et surtout qu'il vous emmene bientost parmi nous ..... D'Orange, ce 24e May 1662. |
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