Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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5809. Aan H. de LionneGa naar voetnoot1). (K.A.)Je ne sçauroy vous dire combien m'ont resjoui et radouci mes douleurs lepidissimi suavissimique sales, dont vous me fistes l'honneur de me regaler hier. Pene de claudo bipedem fecisti, et à ce compte là je seroy presque content de vous laisser imaginer quod pene me de bipede claudum fecerim. Aurez vous bien la bonté, Monsieur, de souffrir que j'abuse encor ceste derniere fois de tant de bienvueillance? On a trouvé à propos qu'à l'occasion de ceste alarme d'Orange, quoyque fausse, graces à Dieu, et au Roy et à vos directions, je pousse mon affaire, et m'adresse à S.M. par un nouveau memoire, pour la supplier d'une grace, maintenant ou son service ne sera non plus interessé que celuy du grand Mogol, et par où celuy de mon Maistre recevra le soulagement, dont il a tant besoin dans ceste pauvre principauté, où la derniere malice, mesme d'aucuns de nos infames subjets, ne cesse de se prevaloir de ces eaux troubles, et de couper proprement la boursse au maistre de la maison. A quoy je ne sçauroy m'empescher de dire, que vostre commandeur coopere assez indignement, et nous tient presque lieu d'un loup, enfermé dans la bergerie. Si la justice et la pitié, Monsieur, vous portent, comme j'espere, à nous vouloir delivrer de cest embaras, erit mihi magnus Apollo, qui verus olim vates a chanté prophetiquement pour nous: torva leaena lupum sequitur, lupus ipse capellamGa naar voetnoot2), et ceste capella innocente se trouvera un jour obligée, et bientost capable de vous en tesmoigner ses ressentimens. Qu'il suffise donc au Roy, de grace, qu'un sot Hollandois, en resvant avec trop d'attention à la poursuitte de ses affaires, ayt esté entreprendre de casser les degrez du Louvre d'un os de sa jambe, sans que pour la regularité il soit obligé d'en aller faire autant de l'autre costé, ut lapsu graviore ruat. Ce sera, Monsieur, entre autres choses vous degager d'une infinité d'importunitez, dont je vous accable à mon grand regret, qui beaucoup mieux aymeroy vous pouvoir faire connoistre par mes services, combien je cheris l'honneur de vostre amitié, et quam ardentissimo affectu sim ..... 12e May 1662. |
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