Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5790. J. Sauzin. (H.A.)Despuis celle que j'ay heu l'honneur de vous escripre du 5e de ce moisGa naar voetnoot2) nous avons appris icy par une lettre que Monsieur Cheze a escripte a Mons.r son pereGa naar voetnoot3) de la Haye du 15e du mois passe, comme il a pleu a Dieu de benir vos peines et travaux pour la restauration de ce pauvre Estat desole. Certes, Monsieur, je vous puis dire avec veritte que dez que j'eus appris que S.A. avoit jetté les yeux sur vostre personne pour en faire les negotiations, j'auguroy qu'il avoit deslibere de nous relever de nostre cheute, puisque sa sage proudence conduisoit cest affaire entre vos sages mains desquelles je cognois depuis longtemps la dexteritte, et creus que Dieu vous ayant departi de si rares qualittes, il s'en vouloit servir pour faire son oeuvre. Gloire lui en soit rendue, et a vous, Monsieur, nos recognoissances et gratitudes dignes d'un si grand bienfaict, lequel est d'autant plus grand qu'il nous redonne la douce, juste, et legitime domination de nostre souverain Prince, duquel cest Estat et les particuliers ont receu tant et de si grands bienfaicts. Monsieur DrevonGa naar voetnoot4) qui est a present a Paris, a aussi escrit par le dernier ordinaire a M.r son pere, qu'estant present lorsque Mons. de BeauvizerGa naar voetnoot5) eust l'honneur de recevoir vos commandements il vous pleust, Monsieur, de l'assurer que vous le suivries bientost, et c'est ce qui faict le comble de nostre joye, qu'appres tant de peines et travaux vous daignies encores de venir voir nos desolations pour y appliquer le dernier remede. Certes, Monsieur, cella allume des feux de joye inexprimables dans le coeur de tous les gens de bien qui se disposent a les vous offrir d'un franc courage, et a se soumettre a touttes vos volontes. Quant a moi, Monsieur, qui suis indispensablement attaché a ce devoir par celluy que j'ay au service de S.A., je ne m'en esloigneray jamais, non plus que de tesmoigner un fidelle resentiment de tant de graces que j'ay receues de vostre bonte aux voyages que j'ay faict en Hollande despuis l'an 1636. Ce qui me faict vous supplier tres humblement, Monsieur, avec toutte la sinceritte et affection d'un fidelle serviteur que, s'il y a quelque chose a faire icy sur le suject de vostre | |
[pagina 415]
| |
venue ou sur quelque autre dont il vous plaise de me juger capable, de me faire la grace de ne me laisser pas inutille a vostre service, car il y a fort longtemps que je recherche avec soing les occasions de vous en tesmoigner mes gratitudes. J'espere, Monsieur, que ne me refuseres pas ceste consolation a laquelle je tacherai de respondre avec une vraye et parfaitte affection, et de vous tesmoigner que je suis tres veritablement ..... D'Orange, ce 12 Apvril 1662. Les mal intentionnes ne peuvent pas donner les mains a ces bonnes nouvelles, et on n'a pas tarde d'estouffer ce que M.r Drevon a escript de ce qu'il vous a pleu de dire a M.r de Beauvizer, ce qui ne peut estre qu'a mauvais desseing. Ledit Sr. de Beauvizer n'est pas encores arrive. |
|