Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5776. J. Sauzin. (H.A.)J'ay receu avec respect la lettre dont il vous a pleu m'honorer du Xe de ce moisGa naar voetnoot3); elle m'a tiré de peine a raison du depeche que j'eus l'honneur de vous faire le 7e febvrier dernier, et j'y ay veu aussi avec un exez de joye la bonne nouvelle de nostre restauration de laquelle il vous plaist me faire part. Nous avons tant de suject de la bien mesnager qu'il ne faut pas doubter, Monsieur, que je n'use de ceste grace a des autres qu'il vous plaira de me despartir avec toutte la moderation qu'il faut. Monsieur de Porteclaire a escript par le mesme ordinaire a Messieurs les conseillers de la Cour residents qu'il n'avoit pas este treuve bon qu'il passat en Angleterre a l'effect de la depputation, a cause que S.M. B[ritannique] envoyoit deux depputes en France qui avoyent charge de parler des affaires de ce pauvre Estat. Et qu'il avoit aussi envoye a S.A.M.[ad.e] la lettre du Parlement avec une des siennes au mesme suject. Il escript encores qu'on lui a suspiré (?) qu'en France on ne consentira a aucune regence que S.M.B. ne la prenne sous son authoritté, et qu'on n'evacuera pas la garnison, si sadite Maj.té n'en faict la proposition, et quant au gouverneur, | |
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qu'on ne touchera pas a celluy d'a present, soit que les choses se fassent par concertation, soit qu'elles se fassent par nomination, et voila a peu pres, Monsieur, les propres mots de la lettre. Quant a la deuxieme demolition des fortifications, elle est entierement achevée despuis le 10e de ce mois, et on a mesme semé le terrain en avoine. Monsieur le commandeur de Gout a faict un voyage en Languedoc d'environ de dix a douze jours, duquel il est de retour despuis le 17e de ce mois. Je n'avois pas ose vous escripre l'achevement de ladite demolition, ne sachant pas si mon depeche du 7 febvrier avoit faict heureux voyage, de peur de ne rien hazarder dans une si mauvaise conjuncture. Vous estes icy attendu, Monsieur, de tous les gens de bien avec une extreme impatience, et si cependant vous jugies qu'il y eust a preparer quelque chose pour le bien du service de S.A. ou le vostre, Monsieur, je m'estimerois parfaictement heureux s'il vous plaisoit me le faire cognoistre, vous offrant en ce pays tout ce qui est a mon pouvoir, et mes tres humbles services avec le mesme respect que je suis ..... d'Orange, ce 22 Mars 1662. |
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