Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5757. C. van AerssenGa naar voetnoot3). (H.A.)Ik voel mij niet erg goed, maar wil toch antwoorden op uw brief van den 27sten Januari en zeggen, ‘que quoyque les declarations du Roy ayent esté belles et bonnes, je croyn pourtant qu'elles rendront les mal intentionés roydes de col, et feront peut estre refroidir le Roy d'Engleterre, pour presser avec chaleur les interests de Monsieur le Prince d'Orange, et quant à nostre traisté, j'ay toujours bien jugé que nos gens faisoit ycy leur conte sans leur hoste, n'y ayans ancune aparance, que la France pour nous complare en nostre boutades, aura voulu offencer l'Engleterre. Ceux qui entrent ycy dans le cabinet ne me raportent plus qu'on se plaint de vous; c'est une operation de vos lestres, et parce qu'on trouve ausy q'un cracher contre le ciel, que cela leure tombe sur le visage. On file desormais doux le sujet de la France, nonobstant que la paine que le conte de Dona a pour voir le Roy fasche, mais parce qu'on aprent qu'on se met a Berlin dans d'autres dispos[it]ions, on se trouve necessitée de ronger son frain et de s'acomoder au temps. Je vien asteure à l'importante deliberation de la Zelande, pour vous advertir qu'apres y avoir fort tourné les villes et que de VetGa naar voetnoot4) a esté necessité de mestre son raport par escrit, dans lequel il a couché encore d'autre conditions audieuses qu'il avoit | |
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lueus en celuy qu'il avoit fait de bouche contre les avis. Apres cela à la premiere deliberation ont este partagés les villes de Middelburh, Sirczee et Dergous, s'estant entierement accomodees au projet, mais les trois autres l'ont fortement reyetté et princepallement par la bouche du Sieur de Stavenisse, pensionaire de FlissingeGa naar voetnoot1); il a fait rage sur ce sujet, y ayant clairement representé le deshonneur pour leur province et l'extreme ingratitude contre le Prince; la désus on s'est separé et ceux de Sircsee et Tergoes, avec l'entremise de TiboutGa naar voetnoot2), ont taché d'atirer ceux de Thole de leur costé, et on m'a fait savoir, qu'ils y avoit un grand panchant par l'acomodement qu'on a fait contre les VribergensGa naar voetnoot3), et le Seygneur de Stavenisse pour la charge au Gecomiteerde Rade, qui a esté si longtemps en dispute entre eux. Et comme on s'attendoit par la que la p[l]uralite des voix alloit estre du ma[u]vais costé, ceux de Middelburch ont incontinent declaré qu'ils n'entendoit pas, qu'en pareille affaire on peust conclure qu'avec unanimite, et apres cela, ayans de plus desiré de conferer en particulier sur ce sujet avec les autres deux villes de leur isle. J'ay apris hier au soir par une lestre qui m'a este escrite du 29 du mois passé de Middelburch, que ces trois villes sont enfin tombé d'acort, qu'on regleroit et adjusteroit nettement et clairement les diferent qu'on a pour la justise, et qu'on r'affirmeroit la bonne correspondence, sans qu'on y meslast ou prejudiciast aux interests de Monsieur le Prince, de sorte que, s'ils persiste en cette bonne resolution, les deux premiers menistres auront travaillié en vain; mais à vous dire la verité, les humeurs de cette province sont sy changentes et sujettes a des foiblesses par des petites interests, que j'ay encore bien de la paine à me mestre l'esprit en repos de ce coste la, et pour le sujet je ne cesseray de craindre jusques a ce que je sauray l'assemblee separée. L'ambassadeur de PortugalGa naar voetnoot4) a eu enfin samedy dernier audience; elle n'a esté que de complements et pour demander des commisaires; il vit le mesme jour Madame la Princesse, et avoit ausy demandé pour voir la Princesse MarieGa naar voetnoot5) en particulier, mais la Doverjeure luy a fait respondre, qu'elle recevroit cest honneur en sa chambre; il me vient trouver a deux heures de la, et me donna peu d'esperance pour l'equivalent qui a este promis, sy les Englois ne se vouloit accomoder a leur prier[e], et l'ayant sondé sur la recherche de la Princesse Marie, il me repondit, mais pourtant asses froidement, qu'il n'en estoit point encores chargé, de maniere que j'entre à present en quelque supson, que sy son traisté se ratifie, ynsy que je croy qu'il arivera par le respect d'Engleterre et l'interest de quelques particuliers qui l'ont ycy monopolé, que peut estre il se declarera ensuite pour la recherche, car dans le discours il m'a fait l'obstacle de la religion de fort petitte consideratiou. Je me suis estendu plus que je n'avois creu; atribue le au plasier que je prends à entretenir mes amis, qui avec le té que j'ay pris, | |
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me fait tro[u[ver à la fin de cestre lestre l'estomach delivré de tout mal, et apres vous avoir demandé, sy la poursuite contre FouquetGa naar voetnoot1) cessera, je demeure’ ..... De la Hay, le 1 de Febv. (1662)Ga naar voetnoot2). ‘A paine ay-je eu achevé de dicter celle-cy, ou on m'a apporté unne auttre lettre et plus freesche d'un jour de Middelburch, par laquelle on me faict scavoir, que selon ma craincte que je viens de vous marquer, Middelburch et Thole ont manqué à celles de Vlissinge et Veere, et que pour cela on a trouvé bon de tenir encores l'affaire en suspens, et on croit que c'est pour, par le moyen mesme de vostre Maistresse, faire consentir ces deux dernieres villes; aultre lettre m'est delivrée, par laquelle on m'advertit que les Estats se sont separés sans rien conclure.’ |
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