Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663

5723. De S.^t Sauveur²⁾. (H.A.)

C'est avec une joye sans egalle que je viens d'apprendre vostre heureuse arrivée a Paris. Je prie le grand Dieu qu'il nous veuille bientost honorer de vostre veue en parfaicte santé en nos quartiers, afin de delivrer les pauvres fidelles sujets de Son Altesse nostre souverain Prince - a qui Dieu donne longue et heureuse vie - de la tyrannie de laquelle ils sont oppressez; ils meurent touts les jours de dix mille morts, car ils sont sujetz a l'azard de leur vie par les frequents assasinats permis et soufferts pas ceux qui ont l'autorité en ce temps en mains, les dueils et apelz frequens pratiquez par les officiers du Roy qui sont au chasteau aux gentilhommes de l'estat contre les edits et deffences du Roy, la poison frequente et familiere contre les plus fidelles serviteurs de nostre souverain Prince. L'injustice est sans pareille, car si quelques fidelles serviteurs du Prince ont des proces, ils sont jugez contre tout droit et la justice, à leur desavantage. Enfin, Monsieur, nous sommes touts en un estat si pitoyable, que les tormens des damnez sembleroi[en]t estre plus agreable[s] que la demeure dans l'estat où nous sommes, si l'on ne voyoit y avoir bientost du solagement et une entiere delivrance; laquelle nous esperons de vostre bonté. J'ay osé vous faire ces plaintes par la priere que m'ont faite les fidelles sujets de Son Altesse, qui ont eu comme moy la temerité de croire que vous auriez ceste bonté de la recevoir, et auriez pitie du rescit que je fais de leurs souffrances, et aggreeriez leurs services et respects, desquels ils vous asseurent,

2) Kopie. - De schrijver was ‘capitaine de la ville de Courteson’, cen stadje in het vorstendom Oranje.

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comme je fais aussi, vous conjurant, Monsieur, de m'honorer de vostre souvenir et de me permettre que je continue ceste qualité d'estre toute ma vie ..... De Courteson, ce 30^me Octobre 1661.