Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5720. Aan den graaf van S.t AlbansGa naar voetnoot6). (H.A.)Vous aurez sceu, peut estre, qu'en suitte de ce qui a esté conclu en Angleterre avec les ambassadeurs de S.A. Electorale de Brandenbourg, Mad. la Princesse Douariere d'Orange debvoit envoyer faire office aupres du Roy tres-chrestien pour le restablissement de nos affaires d'Orange. Me voyci arrivé avec la charge de ceste commission, et ordres bien exprès de me gouverner en tout selon les sages directions de V.E. J'avoy esperé, Monsieur, de les pouvoir recevoir icy ou à Colombe, mais on m'asseure que vous estes à la cour depuis peu de jours. C'est bien là aussi où je me disposois à vous aller faire la reverence, mais M. nostre ambassadeurGa naar voetnoot7) vient de me donner à penser, s'il ne seroit à propos que je delayasse ma negociation pour quelques jours, afin de laisser un peu rallentir les premieres chaleurs du Roy, sur ce qui est arrivé à son ambassadeur à LondresGa naar voetnoot8), chose qui en effect m'alarme, | |
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et me faict apprehender quelque reflexion sinistre sur nos affaires, quoyqu'elles n'ont rien de commun avec le reste. V.E. en jugera mieux que personne, et je la supplie tres-humblement de m'en vouloir departir ses advis, que j'attendray de pied ferme en ceste ville sans faire aucune demarche que de son advoeu. J'ay creu, Monsieur, que par avance je debvoy vous presenter les deux lettres du Roy de la Grande Bretaigne cy joinctes, aveq ma credence de Mad. la Princesse Douariere. J'en ay encor une de sa main pour la Reine de la Grande Bretaigne, que j'espere d'avoir l'honneur de pouvoir rendre en personne à S.M.té, si ce n'est, Monsieur, que vous me l'ordonniez autrement. Car comme j'ay dit d'entrée, je n'agiray que sur les mesures qu'il vous plaira de me prescrire, ce qui mesmes me faict fort souhaitter de sçavoir, combien de sejour vous croyez pouvoir faire encor en France, veu le bruict qu'il y a, que vous pourriez vous disposer à faire un tour en Angleterre. J'espere que vous souffrirez avec patience le trop d'importunité que je vous donne, et me ferez l'honneur de croire que ce que je suis d'aucieneté, je le seray toute ma vie, c'est ..... De Paris, 21e Octob. 1661. Si vous m'honorez d'un mot de response, il se pourra secretement adresser au S.r Gaspar van GangeltGa naar voetnoot1), qui a l'honneur d'estre connu de V. Ex. |
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