Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5578. J. van der BurghGa naar voetnoot4). (L.B.)Il y a longtemps que je vous devois avoir remercié du beau present qu'il vous a pleu me faire et que vous appelléz vostre almanacGa naar voetnoot5). Pour moy, je le nommeray plustot Huijgens en vers, comme representant vostre humeur riche en toute sorte de matieres et sujects; combien qu'il y en ait qui font les scandalisez de la comedie; à cause qu'ils ne vous ont veu qu'en vostre humeur serieuse, ils ont creu que vous ne changiez jamais de visage. Pour moy je ne veux pas qu'un homme sage ne rie jamais, et se prive d'une faculté qui luy est propre, en tant qu'il est homme, et refusée au reste des creatures. Mais laissons ces mornes à part. Celle que vous appellés ma poëtesseGa naar voetnoot6) n'en est pas; aussi ne seroit elle arrivée à ce riche embonpoint, dont elle jouït, sans rire. Je luy ay presté l'exemplaire de vostre codex, lequel elle receut avec admiration, et lit plus avidement, quelque bonne catholique qu'elle soit, que ses heures. De sorte que s'il vous en restoit quelque exemplaire, je vous pourrois asseurer qu'il ne sçauroit estre en meilleures, ny plus belles mains, que dans les siennes. Du reste, je me remets à vostre jugement et vous supplie de ne prendre pas mon silence pour ingratitude, mais de l'imputer à cette barbare saison qui m'a donné un rheume accompagné d'une toux et | |
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d'un mal de dents qui auroit faict enrager Senecque et crier misericorde à toutte la secte Stoïcque. Cette facheuse compagnie, qui m'a tourmenté plus de deux mois, m'a faict manquer longtemps à mon devoir. Je vous en demande pardon, et vous prie bien humblement que ces trois villaines filles de l'hyver puissent porter la plus grande partie de ma disgrace. Et d'ailleurs l'esperance que Monsieur Heinsius m'avoit donnée, il y a quelque temps, de vous veoir en cette ville avecq M. de ThouGa naar voetnoot1), au dernier tour que Son Ex.ce a faict pardeça, m'a faict delayer mon remerciement pour vous le faire de bouche. J'espere que la saison s'adoucira et que le printemps commencera à desfricher nos corps et ames, afin que je vous puisse monstrer plus promptement, que je suis veritablement ..... D'Amsterdam, ce 24e Mars 1658. |
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