Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5551. Prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot11). (H.A).J'ay ven par vostre derniere du 26 de Juillet ce que Mazan et ses gens ont debité touchant vostre pouvoir de conclure le marché de Herstal avec | |
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ceux de Liege, pour la somme qu'ilz ont offerte, et ne sçaurois assez m'en estonner. S'ilz se resouvienent de ce que je leur dis ici, il faut qu'ilz demeurent confus, et avoüent leur tort. Mazan n'oseroit nier que je luy repetay a diverses fois que vostre pouvoir et instruction n'estoit que de debattre le droict du Prince au suject du ressort dont il est question, et au cas que l'on parlast d'achapt de voir et entendre jusques ou ces Messieurs pourroient eslargir leurs offres, pour en faire rapport aux tuteurs, et ensuite estre par eux deliberé si on les pourroit accepter, et un jour en respondre au Prince. Je croy ceux avec lesquelz vous avez commencé a traicter trop prudens et raisonables pour s'arrester et bastir sur les discours de Mazan. Aussi s'y trouveroient ilz trompéz, et de mon costé je vous declare que ne consentiray jamais qu'une place si importante a ceux de Liege leur soit laissée pour la somme de 130 mille r[ycxdaeler] qu'ilz ont offerte. Ce seroit se mocquer, et la necessité de la Maison n'est pas telle qu'elle nous y doive obliger. Et quand elle y seroit, le Prince a assez d'autres terres de moindre consideration et tiltre que l'on pourroit vendre avec autant ou plus d'avantage et de proffit que ces Messicurs ne nous proposent. Je veux bien qu'ilz sachent que nous ne nous laisserons pas mener de la sorte, et que nous cognoissons trop bien l'assiette de Herstal, et ce qu'elle leur vaudroit. S'ilz persistent a se monstrer difficiles, et a ne se vouloir eslargir d'avantage, je suis d'avis qu'on les laisse la, et qu'on essaye ce que l'on pourra faire avec d'autres, et particulierement avec la France. Il faudra voir ce qu'ilz resouldront au retour de leur Chapitre, et s'ilz se monstreront plus raisonnables, et consideront comme il faut l'interest tres particulier qu'ils ont en l'acquest d'une telle piece, sans s'arrester aux rapports de ceux qui possible seroient bien aises de les y traverser, et de rendre ce traicté infructueux..... De Turnhout, ce 1 Aoust 1657. P.S. Si vous le jugés a propos, j'estime qu'il ne seroit pas mauvais de communiquer cette lettre au conseiller Méan, afin qu'il soit informé de nostre resolution, et croy qu'elle pourroit ayder a en faire prendre quelque plus avantageuse pour mon petit-filz au prochain chapitre de S.t Lambert, en renversant les faux bruits que Mazan et ses gens ont seméz, que je desadvoüe hautement. Je luy escris une lettre de reproche, et luy demande un esclaircissement plus particulier des offres qu'ilz m'ont faictes ici, dont vous avéz l'acte. J'ay tousjours creu, et me l'ont ainsi faict entendre qu'ilz donneroient les dix milles livres, outre les sept mille que l'on tire desja, et encore un bois de valeur appartenant a la communauté de Herstal. |
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