Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5527. Aan prinses Amalia van Oranje. (K.A.)aant.Il n'est pas raisonnable que je me taise seul parmi les acclamations de tous les gens de bien, au subject de l'heureuse naissance dont Dieu vient de benir vostre MaisonGa naar voetnoot4). Je le prie de tout mon cour de la benir d'une suitte de belle posterité masle, et si nombreuse, que les mauvais s'en faschent, et les bons ne soyent point en peine de trouver un jour à quoy confier les armes de l'Estat. - V.A. aura sceu de temps en temps ce que j'ay mandé au greffier pour luy communiquer. Si je l'importunois de mes lettres, ce ne seroyent que redites. La moitié de nostre commission est comprise dans le papier signé par Vos Alt.es que nous avons mis ès mains de D[on] Alonso de CardenasGa naar voetnoot5), qui continue de se declarer subject de V.A. dans la maison qu'il habite, aveq force protestations de bonne volonté pour tout ce qui regarde les interests du Seigneur Prince, nostre Maistre. Nous verrons combien beaux seront les effects qui suivront ces belles paroles. L'autre moitié de nos ordres, qui regardent ce fascheux proces, me pese beaucoup plus. Tant y a il a dire, que nous demandions à d'autres, on que d'autres nous demandent. Nous avons prins occasion plausible d'en dire quelque mot au prince Don JuanGa naar voetnoot6), sur ce que le Roy y a un tres grand interest, mais jusques ores nous n'apprenons pas qu'il ayt effectué ce qu' en effect il ne nous avoit promis qu' entre les dents, à sçavoir, d'envoyer appeller M. le comte d'ErpGa naar voetnoot7), pour par son moyen faire recommander aux juges, de bien examiner au fonds une affaire de si grande importance, et qui concerne S.M.té de si près. Ce qui nous advertit assez des artifices de prevention dont on a sceu se prevaloir icy, car, sans doubte, il y a bien d'autres | |
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choses qui font trebucher la balance en ceste Cour icy, où les estrangers ont peu d'avantage contre ceux qui ne le sont point. La bonne comtessc d'Ysinghien a desjà faict publier là dessus, que nous avions harangué le prince, pour faire surcheoir le jugement de la cause. Fausseté manifeste, mais dont quelque partie pourroit devenir veritable pour un peu de temps, si nous reuscissons dans les debvoirs que nous avons rendus avec toute nostre industrie à faire en sorte que le fiscal intervienne pour l'interest du Roy; et nous esperons de ne faillir pas au coup, ayans desjà procuré que les fiscaux des finances et du Grand Conseil à Malines ont advisé d'Anvers par lettres auxdites finances que cela se doibt ainsi. Dans demain nous verrons ce qui arrivera. Le succes de tout sera tel qu'il plaira à Dieu; au moins nous aurons de quoy prouver, de n'avoir pas negligé le service que nous devons. Cependant, Madame, ceste commission m'est griefve, et l'incertitude d'une chose si importante ne me laisse pas bien dormir. D. Juan a respondu aveq une douceur civile et majestueuse au compliment que d'entrée nous luy avons faict de par Vos Alt.es que nous avions un peu estendu sur le bonheur de son dangereux passage et le grand succes de sa premiere campagne. - M. le prince de CondéGa naar voetnoot1) m'a parlé en termes de beaucoup d'estime de la personne de V.A., tesmoignant d'estre bien informé de tout ce qui se passe chez nous et partout ailleurs. C'est un merveilleux Seigneur, et moy, soubs vostre permission ..... 10 Feb. 1657, Brux[elles]. |
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