Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5515. Aan J.G. SchurmanGa naar voetnoot3). (K.A.)Les pieces que la nommée dame Sapata a faict produire icy ont paru si ridicules à Mess, du Conseil de S.A. que chascun a regretté le temps qu'on avoit perdu à les visiter. Que diriez vous, Monsieur, d'une lettre supposée de la Reine de Suede, qui luy mande comme en passant par Paris - notez vers l'Italie - elle s'y estoit abouchée aveq tels et tels de ses parens, et d'un acte portant au front: Albert par la grace de Dieu archiduc d'Autriche etc., et qui au fonds n'est que le brouïllon d'un memoire particulier. Cependant ces beaux muniments sont de l'inventaire, ou il s'en rencontre quantité de la mesme force et, pour la forme, aussi anthentiques que si mon valet de chambre les avoit couchez. L'on a donc esté forcé de juger qu'il y a de la raillerie ou de la malice en toute cette production. Bref l'on ne dispute pas la qualité de la personne, que nous ne connoissons point, mais l'on dit qu'il n'y a rien dans son sac qui la verifie, ains quantité de brouïllons faicts à plaisir, et plustost escrits de vin que d'encre; au moins, pas une seule piece vrayment notariale, non qu'authentiquée du seau veritable de princes ou de magnats. En suitte, Monsieur, ce que je voy qu'on vous a debité pour autre nouvelle veritable que cest affaire se traicte à present icy, et que Mad. la Princesse Douariere auroit depesché là dessus un courier à S.A.E. de Brandenbourg, est sifflé icy comme chose fausse, et en effect toute semblable à la pluspart du reste. J'ay cependont eu pitié des pauvres entremetteuses de ceste poursuitte, et les trouvant aussi mal informées que moy de ce qu'elles posent pour averé, leur ay proposé qu'elles fassent un memoire aussi exact qu'il sera possible du faict dont il est | |
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question, et me suis offert en particulier à le faire passer en telles mains à Bruxelles, que je pense qu'il y aura moyen de demesler le tout en forme convenable, pourveu qu'elles n'y adjoustent aucuns de leurs dits beaux documens; car je ne serois pas bien ayse d'ayder à destruire la verité et en somme de passer pour dupe avec elles. L'ouverture leur a semblé raisonnable, et j'attens si elles persisteront à l'approuver en m'envoyant ledit memoire, comme elles l'ont entreprins. Si vous avez la chose à coeur, je pense qu'en les animant à ce dessein vous leur monstrerez le plus court chemin à sortir du songe qui enveloppe la foiblesse de leurs esprits. Je baise tres-humblement les mains à Mad.le vostre soeur et suis ..... 2 Nov. 1656. |
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