Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5397. Aan J. van MerodeGa naar voetnoot2). (K.A.)J'ay une si forte impression de vostre bonne volonté en mon endroict, et me fie si absolument aux asseurances qu'il vous a pleu m'en donner, qu'il me semble que ce seroit abuser de vostre loisir et de ma peine de vous en recharger une fois tous les jours. Je ne retourne donq qu'à vous supplier de me vouloir prester la main à chevir de Monsieur vostre beaufrereGa naar voetnoot3). C'est bien luy veritablement envers qui je croyois si peu avoir besoin de secours, qu'au contraire je me le suis tousjours representé pour celuy qui me disposeroit tout le reste, mais ayant trouvé subject de heziter en ceste confiance, depuis que luy seul de tous Mess.rs les nobles m'a produict de nouvelles difficultez et tousjours differentes à toutes les fois que j'ay eu l'honneur de luy parler, il m'est bien force, Monsieur, de me prevaloir de ce que j'estime de plus puissant sur son esprit. C'est le poix de vos prudens advis fraternels, dont je vous supplie tres-humblement de me gratifier en sorte qu'il puisse estre un peu ramené au souvenir de beaucoup de choses passées, dont vous avez quelque connoissance aveq assez d'autres personnes de condition, et dont il me sied fort mal de faire mention de mon chef, mais qui m'avoyent faict esperer, qu'apres que je seroy hors du monde, Monsieur d'Obdam seroit des premiers de son ordre à s'en vouloir ressentir à l'endroict de mes enfans, jusqu'à en faire naistre les occasions, où d'ailleurs elles ne luy seroyent pas offertes, non que de mon vivant il voulust s'employer à traverser celles que je luy presente, et où, à me compter pour rien, il a moyen d'obliger ou de desobliger et la Cour de Hollande, et toutes sortes d'honestes gens tant d'eglise que du monde. En tenant ce langage Monsieur, je veux bien qu'on voye que je pose pour fondement asseuré et comme tres bien instruict, que s'il veut, mon affaire sera faicte, et qu'il n'y a que luy qui la puisse faire avorter, s'il le veult ainsi. Il reste à examiner si j'ay merité ce traictement de luy. Je m'en rapporte à sa conscience, et vous en demande la direction, sachant bien que je parle à un gentilhomme d'honneur et d'integrité, et qui me faict la faveur de croire que de pere en fils je suis et seray toute ma vie ..... 14 Mars 1655. |
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