Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5364. D. de Wilhem. (L.B.)‘J'ay tardé de respondre a la vostre du 28 du passé pour obtenir quelque esclaircissement sur l'affaire de M. vostre filsGa naar voetnoot7). Mais voyant qu'on le differe de temps en temps sur l'indisposition de S.A. Madame, je suis oblige de vous dire librement que je crois que cest affaire souffrira quelque difficulte d'estre bientost resolue a vostre satisfaction. C'est une fille a marier, dont le mariage se fera par raison d'estat peut estre. Il y a du mystere en cest affaire; le | |
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gouverneur d'Orange est sur son departGa naar voetnoot1); il n'attend que le retour de Busero, lequel est alle en Zelande avec M. de Knuyt des le 26 du passé. Je tascheray d'en tirer quelque lumiere a sa venue devant la partense du conte. Je fis devant hier l'honneur de vostre maison a la semonce de M. SwaenGa naar voetnoot2), qui vint chez moi pour cercher ma femme et l'amener aupres de la sienne, laquelle estoit en vostre maison. Ma compagne estant alle a la metairie de nostre frere Doublet, il m'a prie de m'y transporter. Ce que je fis, accompagne de M. le resident CarisiusGa naar voetnoot3), apres avoir este querir la femme dudit resident, le tout a la requisition dudit M. Swaen, lequel dit en sousriant que nous trouverions la des bons amis qui nous attendoient. Y estant arrive nous trouvasmes la la Royne de Boheme et la Princesse LouiseGa naar voetnoot4) et force autre monde. La Royne - qui avoit fait esloigner ses carosses - s'escria tout hault a nostre venue: Je vous ay bien trompe. Mais c'est pour vous faire entendre M. Swaen, mon fidler, qui jouera de l'espinette et chantera de sa belle voix. Elle s'enquist de vostre sante et partist joyeusement apres avoir entendu et honnore de sa presence son fidler. - Pour des nouvelles nous n'avons autre chose sinon que la Royne de Suede est parti de Hamburg et a licentie son train, ou bien fait retirer en quelque lieu par ordre secret, s'en estant escarte a l'improviste de nuict, elle troisieme sans qu'on scache ou elle est allee. Il ne se parle ici que de ses actions extravagantes desquelles je ne vous feray point le recit, croyant que M. vostre fils vous en aye entretenu par ses lettres abondamment. Mais je vous dis par relation de M. le resident Carisius que la Royne de DennemarckGa naar voetnoot5) s'est desguisee en chambriere et a fait semblant de servir en l'hostellerie a Hadersleben où la Royne de Suede logeoit, et a par ce moyen este tesmoin oculair par l'espace de trois ou quatre heures des propos que la Royne de Suede tenoit et de ce qu'elle faisoit. Comme elle avoit entendu que ladite Reyne s'estoit desguise en homme, lorsqu'elle a passee par le Denemarc, elle a voulu avoir ce plaisir d'estre spectatrice de ses deportemens. - On m'a parle d'une liste qu'on monstre en cachette contenant les noms de ceux qu'on sera oblige de chasser d'ici comme rebelles et perturbateurs de la tranquillite publique. Mais je tiens que quelque esprit turbulant l'aye dresse a plaisir pour aigrir les matieres. On fait neantmoins quelque recerche pour cognoistre ceux qui pourroient avoir veu et leu la liste. Cela fait acroire qu'il y pourroit avoir matiere de soubcon, nommement pour les Anglois, puisqu'il y a desja longtemps qu'on en parle et que c'est leur coustume de faire courre le bruict des choses qu'ils veulent arrester, comme pour sonder les esprits et scavoir ce qu'on y puisse trouver a redire. C'est leur politique.’ - Te Amsterdam is de Deductie van ZeelandGa naar voetnoot6) gedrukt; de Staten van Holland geven eene ContradeductieGa naar voetnoot7), | |
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waarin zij de daden van den overleden Prins van Oranje zeer afkeuren. Ook de Knuijt wordt er in aangevallen. Het stuk zal spoedig gedrukt worden. ‘Je vous prie de ne me faire autheur d'aucun advis odieux. Car on va introduire une inquisition et je ne scay ce que nous deviendrons a la fin. Sullaturiunt. Il faut bien prendre garde a ce qu'on dit et fait en ce temps auquel la malignite a tant de part. - Les pieces cy jointes vous informeront du voyage de la Reyne de Suede, auxquelles je n'ay rien a adjouster, sinon que j'entens qu'elle a donne, a ce qu'on dit, 30 m[ille] r[ycxdalers] a M. le conte de DonaGa naar voetnoot1), en papier comme je croye, et deux attelages de chevaux et une pension de trois mille r[ycxdalers] par an jusques a ce qu'une baronie luy soit donnee de beaucoup de revenu, laquelle sera bientost vaquante. On ne parle que de sa generosite et liberalite. S'il est vray ce qu'on dit, sa liberalite sera bientost tarie. - Je vien de recevoir vostre lettre du dernier du passe et suis bien aise d'entendre que M. de H. aye change de dessein. Il a de bons retours pourveu qu'ils durent. Je communiqueray demain vostre lettre a Messieurs du Conseil, je dis la lettre de M. Tassin touchant la vente de Chasteau Renard. Dieu veuille qu'elle reussisse. Car nous avons besoing d'argent. M. Rotting est alle a Breda pour toucher l'argent des adjects[?] et destourber - van de moeren - et nous n'avons pas encore paye la moytie entiere des debtes de l'annee cinquante, dont quelques creanciers murmurent grandement, se voyans postposes et a leur jugement frustrez et deceus en leur dessein. Je les plains bien et que je ne les puis soulager. Mais moins mal, si cela va a la longue et que nous ne nous entremissions par telles discontinuations et delais. M. Tulp, burgmaistre d'AmsterdamGa naar voetnoot2), m'a parle et declare qu'ils ont ordre de s'addresser au Conseil pour nous ramentevoir le deu de nostre charge a nous acquitter de la promesse faite. J'ay reitere l'ancienne responce qu'on leur donnera satisfaction a son temps du premier terme. Mais je suis sur ce subject transporte de douleur, et ne vous en diray point davantage ..... A la Haye, ce 3 d'Aoust 1654. |
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