Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5311. Aan Marie du MoulinGa naar voetnoot4). (K.A.)Vous disiez, ce me semble, que ceste traduction est d'une dame. Je ne sçay si vous le sçavez, mais il est veritable, que je suis assez serviteur du sexe, pour le soustenir, sur les seules apparences de quelque raison. Icy toutefois, n'en desplaise au cotillon, je me declare pour les chausses. L'Observateur a raison, quand la traductrice seroit une Sibylle. Je m'en suis examiné sur l'original, premier que de veoir les argumens des parties, et comme j'y ay mis le nez, je me suis trouvé confirmé par ceux de l'Observateur dans une verité indisputable. Sulpitius n'a rien dit, s'il n'a parlé par ironie en son licitum est tibi (credo)Ga naar voetnoot5); voire, il s'est contredit, et a destruict le plus solide fondement de sa consolation. J'oserois mesme encherir sur les considerations de l'Observateur, qui ne regardent que la depravation de la jeusnesse romaine, et dire que Sulpitius a voulu remonstrer à Ciceron, que dans ce desordre de la republique et dans le mespris où il estoit aveq tous les gens de bien, il ne pouvoit pas | |
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esperer de choisir, comme autrefois, des gendres à sa fantasie et dignes de sa condition. Il faut veoir, s'il n'a plustost visé à l'impuissance de l'affligé qu'à l'indignité des objets de son choix. Je m'oppose cependant à l'Observateur, là où, en la 3e de ses raisons, il suppose, que si le point d'interrogation est receu apres committere putares, l'ironie en est confirmée; et me semble, au contraire, que ceste interrogation la perdroit, et ne trouve point d'ailleurs que le credo - où est toute la force de l'ironie - s'y adjuste assez latinement. Outre qu'en parlant par ironie l'on n'a pas accoustumé d'interroger, mais de dire positivement quelque chose impertinente. Voyci mon opinion de la querelle. Si vous sçaviez autant de Latin que d'Hebreu, je me garderoy bien de tant faire l'entendu sur un subject où apparemment je vous aurois à partie. Il a esté dit en Latin, que c'est trop de deux hommes contre un Hercule; que seroit ce de deux sages femmes contre un ignorant comme moy, qui suis .... Hofwijck, 6 Octob. 1653. |
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