Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5298. Aan graaf Chr. D. van DohnaGa naar voetnoot3). (K.A.)J'impute volontiers à la prudence de vos directions la favorable interpretation que la Reine a voulu donner à ce que je vous ay donné la peine de lire en ma defense contre ce qui m'avoit esté imposé aveq calomnie et au | |
[pagina 181]
| |
pauvre pedant Meibomius à tres-grand tort; mais je pretens, s'il vous plaist, que la verité et la justice de ma cause entrent en partage de ce bonheur, qui me vient de Sa M.té et de vous, Monsieur, mais selon droict, et comme tel ne pouvant m'estre refusé. C'est ce que je tascheray de fonder par une suitte de preuves, puisque la Reine se tesmoigne curieuse de sçavoir le fonds et l'auteur de la folie. Par avance vous trouverez icy le mesme extraict qui m'avoit passé par la veuëGa naar voetnoot1). Un de mes fils m'en entendant parler avec desir de le reveoir, a commencé à se doubter qu'il pourroit l'avoir en son cabinet, et de faict ayant eu ordre de le cercher me l'a produit tel que vous le voyez, negligé qu'il avoit esté parmi des haillons de sa valeur. J'ay esté ravi de l'avoir recouvré, et le seray davantage, s'il y a moyen que je puisse servir la Reine jusques à luy indiquer l'auteur. Pour le moins j'espere d'apprendre à qui la lettre originelle s'adressoit, et apparemment par ce filet l'on parviendra au pelotton. Au fonds, Monsieur, je ne trouve pas que ce papier icy die les choses dont les sots bruicts ont courru partout icy, et me semble que, qui auroit envie d'obliger l'auteur, pourroit le garentir d'une paraphrase assez favorable. Mais c'est de quoy je ne me mesle point, ne sachant s'il est Turc ou Moscovite. - Vous me faictes trop de faveur de considerer mon almanach aveq des remarques particulieres. Ce me seroit assez d'honneur que vous me reconnussiez pour faiseur de livres, sans les examiner, ce que veritablement ils ne meritent pas, non plus que moy l'honneur ..... 24 Juill. 1653. Monsieur de la VoyetteGa naar voetnoot2) trouvera icy s'il vous plaist les asseurances reciproques de la parfaicte estime que je fay de son merite et de son amitié. M. Chanut a passé par icy, mais en mon absence, à mon grand regret, employé que je fus en divers endroicts de ces Provinces au service de la Maison. Il s'estoit rendu garend de l'honneur que la Reine m'avoit faict promettre à diverses fois de me respondre sur quelques lettres que j'avoy prins la liberté de luy escrire. Ceux qui au lieu de ceste faveur ont esté apres à me procurer la disgrace, y ont pourveu comme je voy. Tout ce que j'ay à dire, c'est que je sçay tres-bien de n'avoir merité ny l'amour ny la haine de S.M. |
|