Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5206. Aan prinses Amalia van Oranje. (K.A.)*Je vien d'entretenir l'ami, qui est tousjours tel et sans varier, tellement, dit il, qu'on n'a que faire de trouver estrange son silence où les jeusnes fols parlent, qu'il se tait de faict avisé, et sçaura bien comment parler quand il sera temps. Que V.A. avoit parlé fort nettement et à propos et avec beaucoup d'efficaceGa naar voetnoot4); qu'il n'en vault que mieux que le jeusne a tant causé et a donné subject à V.A. de le rebuter et confondre en leur presence. Nous avons depuis beaucoup raisonné sur la consideration qui est deuë à la declaration qu'a faict V.A. en qualité de Princesse, de grande mere et tutrice du pupille interessé, et de vefue du Prince qui a traicté et conclu ce mariage de son advis et contentement. Il apprehende tout cela si bien, qu'il n'est pas necessaire de luy en donner d'autre impression. Mais pour la faire avoir à tous, | |
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il estime aveq moy, (1) qu'il sera fort à propos que ceux du costé de V.A. aillent veoir les juges, et leur relever extremement l'action que V.A. a faicte pour la descharge de sa conscience devant Dieu et les hommes; qui n'estant pas chose à se mocquer, ni une sorte de declaration telle que pourroit faire le tiers et le quart, que V.A. pretend, qu'apres s'estre acquittée si avant, avec bien meure deliberation, elle ne soit point affrontée jusques à veoir sa parole vilipendée, en une matiere où il n'y a qu'elle seule qui puisse passer pour le plus irreprochable tesmoing de tous ceux qui se puissent produire. Mesmes nous avons conclu, (2) qu'il fault de necessité qu'il soit adjousté encor une petite deduction apart sur la production de ces dernieres pieces, car la parole s'en va comme elle vient, et nous jouons d'un reste qui ne doibt point manquer. Je prie V.A. de trouver bon que M. Moetsveld en confere promptement aveq les advocats, afin que cela se mette en oeuvre sans delay. (3) Pour un troisiesme point l'ami desire, comme Mardi ils entreront ensemble en besoigne, que des à cest heure on luy communique la minute de la derniere deduction qu'on a faicte et delivrée à la Cour, aveq les pieces qui y appartienent, afin qu'il se puisse instruire et preparer avant main, qui ne sera pas une peine inutile. Je verray si je pourray trouver occasion d'en accoster quelques autres de ceux qu'il m'a nommez. Le malheur est, que par la rudesse du temps, l'on ne rencontre point le monde à la cour ni aux promenades, et il ne m'appartient pas d'agir aveq partialité publique. Je feray ce qui sera possible. 12 Janv.r 1652. |
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