Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5201. Aan prinses Amalia van Oranje. (K.A.)*aant.J'ay disné en compagnie de ReigersberghGa naar voetnoot2) et de Dedel. Ce dernier, comme V.A. peut sçavoir, est deputé avec HagaGa naar voetnoot3), PauGa naar voetnoot4) et BlockGa naar voetnoot5), pour veoir les Princesses, et me dit, qu'à ce soir l'on iroit parler ensemble, touchant le temps, et la matiere dont V. Alt.es seroyent entretenues. Il persiste fort constamment dans les bonnes intentions pour le service de la Maison, et a fort approuvé les discours que je dis que V.A. leur tiendroit. L'autre m'a entretenu à part, et mis peine à me persuader de vouloir tenir la main à un accommodement, puisque dès le commencement j'ay tousjours tasché de procurer la paix. Quand j'ay dit combien la cause de V.A. est legitime, en ce qu'elle plaide pour les droicts et avantages du pupille, et en cela mesme faict le vray devoir de tutrice, contre une mere qui tasche de prejudicier à son enfant, il m'a pressé là dessus, qu'il s'asseure, que de l'autre costé l'on seroit content de laisser finir la disposition des charges dès la majorité du Prince, ce que venant à refuser, dit il, l'on feroit paroistre que ce ne sont pas les seuls interests du Prince qu'on prend à coeur. Et j'ay repliqué qu'en cause notoire le droict doibt estre droict, aveq d'autres debats, dont la conclusion de son costé a tousjours esté que je voulusse diriger les choses à un accommodement. Autrement je ne le trouve pas mal disposé, mais bien plein d'aversion des ouvertures que l'on faict pour la continuation de tant de charges coustables et inutiles. Hier j'avoy esté informé que V.A. et la P.R.le avoyent escrit à Breda sur le subject du maistre d'escrimeGa naar voetnoot6), qu'on y entretient, et demandant en presence du Conseil au greffierGa naar voetnoot7), ce qui en estoit, il m'advoua que V. Alt.es avoyent demandé d'estre informées de ce qui en estoit. A ce soir l'on vient de me dire au Conseil, où le greffier n'estoit pas, que desjà V. Alt.es avoyent cassé cest homme par un acte signé de part et d'autre. Ce qui me surprenant aveq les autres, et ayant de la peine à le croire, que V.A. ayt voulu se laisser precipiter en matiere de justice, partie inouïe, j'ay pensé devoir supplier V.A. de vouloir user de sa prudence et equité accoustumée en cest affaire, et si elle trouve qu'il est à propos que le Conseil n'en prenne point de cognois- | |
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sance - de quoy je ne comprens pas la raison - qu'au moins, ayant l'honneur d'estre encor nommé curateur de ceste Escole Illustre, je sois entendu parler sur un subject qui touche deux de ses supposts, purement et simplement. Je n'ay point de peine à me representer par quels artifices l'on va suprenant la bonté de V.A., mais j'en suis jaloux, et souffre mal volontiers que des gens que V.A. cognoist pour facquins osent prester la main à l'abuser, pour leurs interests, et n'y en ay, graces à Dieu, point que celuy de la justice que je sçay bien que V.A. a tousjours à coeur. Le 14e Dec. 1651. |
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