Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5195. A. de WicquefortGa naar voetnoot2). (B.M.)Je vous envoye la minutte de la reponse au parlement d'Orange que l'on a projettée en cette ville, que je vous promis il y a huit jours. Je ne scay si on y changera quelque chose au lieu ou vous estes, mais je croy que non, puisque la Reine d'Angleterre et tout son conseil l'ont approuvée. Il ne se passe rien de nouveau ici, sinon que le marquis de la Vieu[v]illeGa naar voetnoot3) a proposé deux moyens pour faire tomber la regence entre les mains de la Princesse Royale, le premier d'obliger chaque conseiller du parlement, en sorte qu'elle se puisse asseurer de la pluralité des voix. Pour cet effect il ditGa naar voetnoot4) qu'il est asseuré de SilliotGa naar voetnoot5), que le senechal de Montelimar est a eux, que cellui qui demeure a Nimes n'a eu son office que parGa naar voetnoot6) le moyen de la Reine d'Angleterre, et qu'il ne sera pas bien difficile de gaigner cellui qui demeure a Avignon, bien que s'ils en peuvent gaigner encor un, ils seront asseurés de cinq ou six et par consequent de la pluralité. L'autre moyen dont ils prétendent se servir est de convoquer le parlement ailleurs enGa naar voetnoot7) quelque part hors de la principauté pour faire donner arrest pour la regence et, au cas de refus, faire contraindre les conseillers, qui sont la plupart officiers royaux, d'opter pour quitter leurs offices en France ou leurs charges a Orange, suivant les anciennes ordonnances du roiaume. Pour ce qui est de ce dernier moyen, je ne l'apprehende pas beaucoup, parce qu'outre que je scay qu'il n'y a point d'officier du Roi, qui puisse prendre service avec un prince étranger sans permission expresse, il seroit aisé en cas de besoin d'obtenir une dispense de ceux qui ont des charges a Orange. Pour ce qui est du premier, je ne doute point du tout de Silliot; je scay qu'il est tout a faict dans les interests de la Princesse Roiale, mais je doute bien fort de tous les autres et, au pis aller, quand il sera question de | |
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travailler a cet affaire, il y aura moyen de confirmer ceux qui branlent, et M. le comte de Dona est tellement consideré en tout le voisinage, que je ne pense pas que les efforts de ses ennemis lui puissent faire beaucoup de tort. - Je ne scay, Monsieur, si on a donné advis de dela qu'il y a icy un proces au Conseil au rapport de M. LaffemasGa naar voetnoot1) touchant un certain fief d'Orange, en jugeant lequel on pourra en quelque façon prejudicier a la souveraineté de la principauté; je ne me suis jamais mélé de ces affaires; c'est pourquoy je ne m'y puis pas ingerer. Mais si M. Tassin le fait encore, il sera a propos de lui faire scavoir qu'il y voye pour cet effect M. SilviusGa naar voetnoot2), sans qu'il scache neanmoins que cet advis vient de moy, de peur que l'on ne scache que j'ay intelligence avec ledit Silvius qui se perdroit par ce moyen. Au reste je ne scay comment me gouverner avec lui; il pretend quelque recompense et je ne scay comment je le pourroy contenter; il y a trois jours qu'il me demande vingt pistoles a emprunter pour un mois; je ne les luy voulus pas refuser, mais je scay bien qu'il ne me les rendra pas, et a l'avenir je seray obligé de m'en excuser. Cependant il n'est pas a propos de l'effaroucher, car il peut servir. J'ay fait ouverture a M. de SuérinGa naar voetnoot3) de quelque bagatelle que M. l'Electeur a en cette ville, mais je n'en ay point de reponse encore. De Paris, ce 2 Decemb. 1651. |
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