Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5193. Aan prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot5). (K.A.)L'affaire de Linghen a trotté aujourdhuy au Conseil aveq chaleur, selon l'animosité de quelques uns. Et quand j'ay proposé pour mon advis l'ouverture que V.A. me fit l'honneur d'advouër pour bonne et moderée Samedi passé, a sçavoir que le richterGa naar voetnoot6) pourroit estre relasché sans caution, le proces instruit et fourni à Linghen, jusques à la sentence près, et le tout envoyé aux Princesses, pour en disposer, aveq ordre provisionel tant au drossartGa naar voetnoot7) qu'au richter de demeurer chez eux, sans venir importuner Vos Alt.es de leurs poursuittes personnelles par où l'intention de V.A. touchant la maintenue du reglement, et | |
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du respect du drossart seroit accomplie, le cours de la justice demeurant en son entier, la pluralité des voix m'a emporté, et a fallu conclure à la relaxation simple et absolue, sans aucune caution, le reste demeurant indecis et suspendu, pour cy apres en estre disposé selon que V. Alt.es jugeront convenirGa naar voetnoot1). Par où le drossart estant mis absolument dans le tort, et le richter - que nous verrons au premier jour brouïller l'une et l'autre Cour de ses crieries - triomphant sans reserve en ce qu'il a desiré, je ne voy pas comment cela se peut sans prejudice manifeste du reglement, et ay dit ouvertement, que si Frederic Henry vivoit, il y donneroit bon ordre, et en chose si extraordinaire disposeroit de son chef par voyes autant honorables que droitturieres, sans souffrir qu'on se jouast de ses reglements. Car, ce qui est à noter, j'ay eu de la peine à empescher qu'au lieu de l'advis qui sera monstré à V.A. l'on n'ayt formé une espece de sentence interlocutoire, par laquelle il seroit dit, den Raed doende recht ordonneert etc., parce que l'on a voulu soustenir que V.A. apres avoir declaré ses intentions à M. PauGa naar voetnoot2) et moy, a changé d'advis, et trouvé bon que le Conseil disposast ainsi, pourveu que premierement Vos Alt.es eussent cognoissance de ceste sentence. Si ainsi est, je m'en rapporte au bon plaisir de V.A. qui peut alterer ses sentimens tant qu'il luy plaist, mais pour le contenu de la sentence mesme ou de l'advis, comme à cest heure on le peut nommer, V.A. pense bien, s'il luy plaist, si par là ses intentions moderées et pacifiques seront satisfaictes, le reglement conservé et le respect de l'officier, lequel, pour moy, j'estime ne pouvoir estre jugé de son enemi capital, mais bien pouvoir faire instruire le proces, pour en estre ordonné icy selon justice et equité. Beaumont ira seul porter ce papier à V.A. parce que je m'en suis excusé, sur ce que V.A. venant à nous entretenir sur l'affaire, je ne sçaurois m'employer à soustenir chose directement contraire à mon sentiment interieur, et Pau et de Wilhem et moy sommes deputez pour reveoir l'instruction du Conseil dès les trois heures apresmidy. V.A. pesera le tout en sa haulte prudence; je pense n'avoir pas failly en suivant les inspirations qu'il luy a fallu m'en departir. Van Campen m'a prié aujourdhuy que puisque la saleGa naar voetnoot3) est achevée sans qu'il y puisse plus rien contribuer, je vueille supplier V.A. d'aggreer le service qu'il luy a rendu ces cinq années consecutives, et d'en vouloir faire reconnoistre la peine comme elle trouvera convenir. Je me souviens de ce que desjà V.A. a une fois faict pour luy, et remets à sa bienvueillance et discretion ce qu'il reste d'y adjouster pour conclusion. Ce sont choses dont je me mesle peu volontiers, et me semble que SherwoutersGa naar voetnoot4) pourroit avoir ordre de sonder un peu le personnage, pour tant mieux faire deliberer V.A. de ce qui sera de raison. Il dit ne pouvoir plus gueres demeurer absent d'Amsterdam qu'un jour ou deux. Je n'auray pas l'honneur de veoir V.A. aujourdhuy, afin que l'on ne se doubte pas de ce que je pourroy avoir agi dans l'affaire de Linghen 28 Nov. 1651. |
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