Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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5165. Aan prinses Amalia van Oranje. (K.A.)*M. le comte GuillaumeGa naar voetnoot1) m'ayant confirmé cest apresdisner l'asseurance que M. Moetsvelt m'avoit donnée à ce matin de ce que V.A. postpose la resolution de son voyage à tout ce qu'il y a d'affaires qui la pourroit retenir icy, en quoy il ne m'appartient pas de parler pour l'Ouy ou pour le Non, je n'ay pû m'empescher d'informer V.A. comme j'ay trouvé ledit S.r comte tout interdit et inquieté, de ce que V.A. feroit difficulté de faire conclure son contract devant ce depart. Et quand je l'ay sondé, quel est le grand interest qu'il trouve dans ce delay, il m'a respondu que c'est le discours non seulement du peuple, mais notamment des deputez de ces deux provinces, qui ont tant faict leur affaire de cest affaire, et disent eux mesmes ne sçavoir que respondre au logis, quand on leur demandera le succes effectif de leur entremiseGa naar voetnoot2). V.A. a des considerations que je ne suis capable de penetrer, mais je ne puis donner beaucoup de tort au comte, en ce qu'il souhaitte sinon la consommation du mariage - en quoy je voy qu'il soubsmettra toute sa patience à la bonne volonté de V.A. - au moins la conclusion et signature du traicté, sans quoy veritablement l'on ne peut dire qu'il y ayt convention parfaicte. Il me semble que la principale difficulté qu'il trouve aupres de V.A. se fonde en ce qu'il demeure à considerer comme quoy les filles Princesses doibvent estre pourveuës en sortant de la maison, cela n'estant point determiné par le testament de feu S.A. Sur quoy il dit, que comme jusques à present il ne demande que du papier à V.A. il u'y a rien de si aysé que de mettre sur cest article, que là dedans il s'en faict comme les tuteurs trouveront convenir en temps et lieu. Et vient à considerer, si pour si peu de chose il vault la peine de causer du desplaisir à ce Seigneur, qui marche si droict en son affaire, et aveq tant de respect et de submission aux volontez de V.A. Car pour le reste des choses, puisque V.A. veut que j'aye l'honneur de m'en mesler, je me fay fort qu'en deux conferences l'on en viendra à bout, et reglerons tout selon ce que V.A. desirera. Si j'ay bonne memoire, V.A. m'a nommé Knuijt pour un des negociateurs, ce que j'ay admiré et admire tousjours, ne sachant pas par où des gens de ceste sorte ont merité que le monde les juge encor dans la haute confiance de V.A. J'estimoy que trois serviteurs affidez que V.A. a au Conseil, qui sont de Wilhem, PauGa naar voetnoot3) et moy, seroient trouvez assez sages et assez fideles pour un tel traicté. Mais V.A. en disposera à son gré. En tout cas je retourne à dire, que je ne voy point pourquoy, apres de petits presents permis d'accepter, ce qui ne se faict gueres qu'apres un contract signé, V.A. doibve tenir en suspens du reste et les interessez et tout l'autre monde, qui en juge à sa porte. Il est au pouvoir de V.A. de se fascher de la liberté que je prens de parler | |
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saus qu'on me le demande, mais non pas de m'empescher d'avoir une tres fidele et tres constante devotion à son service, et d'en rendre, comme à present, les meilleures preuves qui me sont possibles. Ainsi je ne me retiendray pas de luy aller redire les mesmes choses apresdemain, s'il plaist à Dieu, quoyque deux ou trois acces de fiebvre - dont l'un commença comme le soir j'eus la derniere fois l'honneur de veoir V.A. - et les medecines m'ayent assez affoibli et mis bas, et que demain je doibs encor attendre une autre venue de ce mal importun. J'employeray les bons jours au service de V.A., puisque tous ceux de ma vie y sont devouëz. Au pis aller, il y auroit moyen de terminer cest affaire icy en ma maison. 7 Aoust 1651. |
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