Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5159. F. de Dohna. (K.A.)Je ne doute point apres toutes les preuves que j'ay reçeues des graces et bontez de S.A. qu'elle ne souhaite qu'il en apparoisse dans ses lettres, mais vous me permettes, Monsieur, de vous avoir obligation de ces exagerations qui me sont si avantageuses. J'espere de la grace du bon Dieu qu'a force de me le dire vous me ferez a croire que je suis cet honeste homme en qui avec beaucoup de sujet on doibt avoir tant de confiance et que je m'accoustumeray a agir comme tel. Il est vray que si l'Anglois et François de M. OudartGa naar voetnoot1) avoit autant d'eloquence et de persuasion que vostre stile, les quatre Evangiles ne me persuaderoyent pas tant d'humilité que les lettres qu'il fait signer a S.A.R. Celle que SilviusGa naar voetnoot2) m'apporta dernierement est bien la plus rude qui ait jamais esté escrite par un homme à jeun, et je ne ferois point d'exeption, si dernierement dans un accord que je fis de deux gentilshommes provenceauxGa naar voetnoot3) je n'en avois veu une qui commençoit par Monsieur le Jean F. Veritablement ce maistre Oudart n'a pas grand ressemblance à celuy dont est parlé dans l'autheur qui festoyoit tres bien ceux qui avoient a faire a son maistreGa naar voetnoot4), et celuy cy depute les chicanousGa naar voetnoot5) la ou l'autre les recevoit a coups de gantelets Le viel chiquanous est tousjours icy, et le jeune qui luy a succedé pour ce qu'au sac du premier n'avoit esté son exploict trouvé, est partyGa naar voetnoot6). Le records du premier est tousjours dans le voisinage et malgré le saufconduit de M.r le duc d'Orleans prend souvent des espouvantes, tels que la noblesse du voisinage se plaist de luy donner, si bien qu'il n'a pas de lieu seur. Nos chats fourrés commencent a comprendre raison et ceux d'entre eux que par promesse or ça on avoit gaignés s'ennuyent, voyans qu'a l'usance des tipsodes(?) les enseignes des pieds soubs la table, et la main sur le pot ne sont pas suffisantes, et s'il plaist a Dieu tout ira bien or ça, pourveu qu'or ça on se souvienne de nous, or ça, car telles memoires or ça font fort incliner les choses or ça, et le commun proverbe or ça vous aura apris comment on amuse les Suisses or ça. Vous aurez peine a comprendre que la seule depeche de l'ordinaire passé m'a, Dieu mercy, | |
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remis dans le Pantagruellion, qui sont, comme vous sçavez, petites joyeusetés confites en mespris des choses fortuites, et croires que je vous escris apres avoir lavé les trippes de ce veau que j'ay ce matin habillé. C'est de quoy je vous prie de vous desabuser, et croire que c'est a neuf heures du matin et du plus serieux de mon ame que je me dis ..... d'Orange, le 26 de Juillet 1651. |
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