Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5109. Aan koningin Henriette MarieGa naar voetnoot3). (K.A.)Quoyque jusques à present incertain des gracieux sentimens de V.M. sur le discours que je me suis donné l'honneur de luy envoyer, je ne laisse pas de me flatter de ceste asseurance qu'au moins V.M. en sa bonté ou en sa justice aggrée les debvoirs que je tasche de rendre à faire terminer nos discussions par les plus honorables voyes d'amitié. Dans ce mesme dessein, Madame, je me suis encor depuis expliqué plus en destail par un second discours plus succinct dont j'envoye la copie à Mylord Jermyn. Si V.M. prend la patience de luy en ouïr faire quelque rapport de bouche, elle y trouvera des propositions d'accord si indifferentes, et si peu prejudiciables à qui que ce | |
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soit, que les gens sensez et hors d'interest pardecà en sont demeurez satisfaicts, jusques à me dire, qu'à moins que de presupposer qu'il ne fault jamais s'unir ny accommoder, il y a là dedans par où sortir d'affaires sans difficulté. Ensuitte, Madame, comme un conseiller de la Cour de Hollande, en qui Madame la Princesse Royale a le plus de confianceGa naar voetnoot1), s'est mis en debvoir de travailler à cest accommodement, en empruntant quelqu'une de mes ouvertures, et en y adjoustant d'autres de son invention, il a si bien faict, qu'enfin Madame la Princesse Douariere mere, pour se nettoyer de tout soupçon d'avoir voulu reculer la paix, s'est eslargie jusques à passer et presenter de son costé les articles qui vont cy jointsGa naar voetnoot2). V.M. jugera, s'il luy plaist, s'il se pourroit oster ou adjouster à des conditions si equitables en apparence, puisqu'en tout cas ces trois choses sont constantes et hors de controverse: 1. qu'il fault des tuteurs du costé paternel, 2. que ces tuteurs doibvent de necessité estre les plus proches, et 3. que de ces plus proches les plus capables et utiles à l'enfant doibvent estre preferez, comme cela se prattique partout, icy sans contradiction. Nous attendons donc, Madame, quelle sera l'issue de ceste negociation, et veritablement l'estat de la Maison requiert qu'elle soit bonne et prompte. Car je nous voy à la veille de grands desordres, s'il n'y est pourveu sans que je puisse veoir quel avantage la Princesse Royale peut tirer du domage de son enfant, et V.M. soit servie (?) de croire que desjà en ces trois mois que nous nous deschirons pour chose de rien, nous avons faict perdre à ce petit Prince plus de quarante mille francs, qui ne sont plus recouvrables, ceste perte courrant tousjours à mesure que nous filons nos malentendus, qui vont bien plus esclatter qu'ils n'ont faict jusques ores. V.M. en entend parler aveq regret un homme qui n'affectionne que le bien de la Maison. On a trouvé moyen de luy procurer pour ses peines l'aversion de S.A.R.le, mais cela ne l'a pû divertir du dessein de travailler à son service, et il s'asseure, Madame, que le temps viendra qu'on trouvera ses offices avoir esté fideles, et son intention louäble. Je prie Dieu, que ce ne soit tard, et qu'il vueille consoler V.M. de ses benedictions plus precieuses, aussi abondamment que le souhaitte du fonds de son ame ..... 1 Mart. 1651. |
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