Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4759. C. VllffeldtGa naar voetnoot6). (K.A.)Si je ne cognoisois vostre gentil humeur, je craindrois d'estre de vous taxé d'arrogant et d'oubliant, veu qu'il y a tant de temps que je ne coresponds pas à la courtoisie que me monstrez par vos lettres. La raison de mon silence a esté que j'estois desja à mi chemin pour cercher mon repos et m'estois desja à demi desambarazé des troubles que les affaires publiques causent à ceux qui leur sont subjects, et m'estois desja mis en train d'estre à moy mesme, et de loin regarder la farce des farçans de ce monde. Si ce bonheur m'eust peu durer, je vous asseure bien que jamais plus je n'eusse esté importun à personne, ny par lettres, ny par autre maniere, et cela n'eust pas esté faict par un desdain ou desespoir, mais par vives raisons, de sçavoir que tout nostre travail, principalement pour les autres, est vain et sans fruict et subject à tant d'opinions qui ont pouvoir d'effectuer ce que leur opinion et fantasie leur dicte; autrement ce ne seroit qu'un terreur panicque de se soucier d'opinions d'autruy, mais | |
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quand les opinions peuvent blesser, ils sont dangereux et s'enGa naar voetnoot1) faut donner de garde. Il me semble que vous dictes à part vous, voicy bien des circumbilivaginations(?); quelle sera la conclusion? La voicy; veu que de nouveau je me suis faict l'esclave des affaires de ma patrie, je viens à vous avec cette miene lettre pour vous recommender le porteur de cettre lettre, pourveu qu'il l'aporte luy mesme, à sçavoir Pierre Rocco, lequel est constitué en la place de nostre resident TanckeGa naar voetnoot2), lequel aura plus de capacité pour sçavoir avec respect se comporter en ce lieu, pour mieux entretenir la bonne amitié entre nostre estat et le vostre, que n'a faict l'autreGa naar voetnoot3). Car sçaschant qu'il importe beaucoup d'avoir des ministres capables, nous tacherons de nostre costé de monstrer l'estime que nous faisons de l'amitié de vostre estat. Par quoy je vous prie qu'il vous puisse estre recommendé et avoir acces aupres de vous, quand les affaires le requierent. Sa personne se recommendera assez luy mesme, quand il sera cognu, et je suis asseure qu'il ne vous desagreera pas; il a de l'estude un peu plus qu'un teston rogné et cognoist le monde. Voila pas bien des lignes pour recommender une personne, ce qu'an trois mots on pouroit dire. Vous devez estre bien aise de trouver des personnes long[s] et tedieux en leur stile, afin que vostre stile succint et court aye tant plus de lustre. Vivez joieux, paisible en vos pensees, sans chagrin ny melancolie; cela je vous soushaite de bon coeur ..... Kopueh[ague], le 22 de Febv. 1648. |
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