Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4757. Aan graaf Hendrik van Nassau. (H.A.)Madame la princesse de LigneGa naar voetnoot2), vostre niepce, a mis vostre credit à l'espreuve, sur un subject peu ordinaire. Le vieulx maistre se fust bien laisser tirer l'oreille, premier que de consentir à un passeport pour tant de Dons Diegos à la fois. Mais nous vivons en autre siecle, et si sommes sur le point de l'amitié publique aveq ces Dons. Ainsi ceste consideration en partie, et en partie celle de ce que vous pouvez et devez pouvoir sur moy, nous en ont mené à bout. Je vous supplie tres-humblement de disposer de mon peu de service en toute autre occasion de mon pouvoir. Car tout vous est acquis, et je suis plus qu'homme du monde ..... A la Haye, le 19e Febvr. 1648. Voyci justement que Niclas mich aber me porte la depesche, Monseigneur, qu'il vous a pleu faire pour moy à la jeusne Maj.té de SuedeGa naar voetnoot3), dont je vous rends graces tres-humbles. Il y a deux jours que nous avons veu representer en particulier devant la ReineGa naar voetnoot4) et Son Alt.e la belle et plaisante comedie du MenteurGa naar voetnoot5), par nos nouveaux comediens de FranceGa naar voetnoot6), qui font des merveilles. Pardonnez moy si je vous dis, que ceste lettre se pourroit joliment approprier à une partie du role de ce cavalier enemi de la verité. Mais enfin je l'ay desirée telle, et confesse d'en avoir besoing. Il n'y a qu'un article qui m'inquiete, ou vous dites esperer ‘que S.M. ne desdaignera pas de respandre sur moy sa bienvueillance et bonnes graces, en sorte qu'elles me puissent servir d'esperon’. Cela me semble un peu sentir le soupçon de gueuserie, qui est si esloignée de mon intention, que si je sçavoy que le Septentrion deust interpreter ma galanterie de cette sorte là, j'aymeroy mieux que toute la musique fust an fond de la mer. Je hazarderay toutefois le pacquet, en esperant qu'on y voudra estre plus sage. Voyci un de mes almanacs pour Madame la comtesse, vostre compagne, mais elle n'en sçauroit tirer aucune satisfaction, si elle ne trouve quelque personne qui en puisse faire l'execution par la voix et le tiorbe, au moins par la voix accompagné[e] de l'espinette ou orgues. Cela me faict souvenir de l'organiste de Loqueren, qui est si niais et si brave homme. Vous ne | |
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debvriez pas negliger de le tirer à vous, et cela se peut pour peu d'argent. Notez que la belle et rare musique de l'archiduq Leopold me chante desjà à sa tableGa naar voetnoot1). Ce n'est pas mauvais augure de bonne paix, quand nous regalons ainsi nos bons amis de Bruxelles, apres les avoir tous voulu envoyer au diable, s'il nous eust esté possible. |
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