Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4562. BallardGa naar voetnoot9). (R.A.)aant.Je ne scay pourquoy il faut que l'on vous ayt fait croire que j'aye des affaires plus pressantes que celles de vous servir et qui m'empesche[nt] de songer a ma profession. Ce ne peut estre que quelque jaloux du bonheur que je possede en vous servant, qui veut vous destourner de l'honneur que vous me faites, Mais je suplie vostre bonté de n'y adjouster point de foy et tenir pour certain que le seul but que j'aye est celuy de vous plaire et tascher par mon petit service a acquerir l'honneur de vostre bienveillance, en me jugeant bien dans vostre esprit. Il est vray que vous vous pouvez plaindre de peu de diligence, mais comme j'attendois pour commencer par la premiere feuille a prendre mes mesures justes, et aussi le tiltre necessaire pour mettre sur chaque page, ne scachant pas vostre dessein, si vous vouliez y mettre vostre nom ou seulement le nombre du pseaume, j'ay creu estre a propos de differer jusques a ce que j'en fusse plainement instruit, et neantmoins vostre lettre n'en fait point mension, mais bien de la lettre qui est soubs la notte que vous desires italienne au lieu de romaine, ainsi que nous l'appelons, et qui ce me semble | |
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pour le latin seulement n'a pas mauvaise grace, n'ayant point imprimé de pseaume qu'en cette lettre. Mais pour les airs francois et italiens, ils seront a l'ordinaire, c'est a dire en lettre italienne, comme vous l'avez veu par si dedevant en nos livres d'airs; cela pourtant m'embarasse, et voudrois, s'il se pourroit, voler jusques en Hollande pour en scavoir presentement vostre volonté, comme de tout ce que je vous demande encor, toute chose estant prest pour travailler prestement et en diligence. Mais comme l'ordre fait la beauté et donne de l'estime a tout, pour un peu differer, ce n'est pas tout perdre, et la promptitude que l'on y apporte a peu apres recompensee a bien le temps perdu. Excusez donc encor un peu de remise, pour ne vouloir pas manquer par la crainte que j'ay de ne pas vous plaire, puisqu'en toute faveur je ne souhaitte que de vous contenter et suivre absolument vos volontes, lesquels j'observeray inviolablement, comme aussi la qualité que je vous suplie d'agreer ..... De Paris, ce 7e Mars 1647. |
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