Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4452. Aan prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot6). (K.A.)Je plie aveq ce que je doibs de respect soubs les coups de fouët qu'il a pleu à V.A. me faire donner par le S.r de WilhemGa naar voetnoot7). Si je les avoy meritez, je m'en mettroy en peine, autant que je m'en trouve la conscience en repos. En ce cas là la contestation seroit entre ma bestise et moy. Maintenant je ne m'en tiens point redevable qu'à des faux causeurs, que peut estre j'auray prins pour serviteurs de Vos Altesses, et en suitte pour des amis dignes de ma confiance | |
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et capables de mes ennuis. Mais s'ils l'eussent esté, au lieu de pervertir par tres-noire malice les bonnes et sinceres intentions d'un homme de bien, duquel j'ose dire que la probité est au dessus de leurs calomnies, ils eussent peu entretenir V.A. de meilleure grace des perplexitez où je me suis veu ceste campagne pour prevenir des inconveniens terribles qui pouvoyent arriver, pour en redresser de tres-dangereux desjà arrivez, pour destruire les bruicts malicieux semez parmi les royaumes alliez, et enfin pour m'acquitter devant Dieu et les hommes des debvoirs d'un vray fidele esclave et serviteur, en un temps, où il me semble qu'on a besoin de ceste sorte de gens qui sont contens de se sacrifier pour l'honneur de leur maistre, comme un grand nombre de personnes d'honneur presentes et une infinité de mes lettres à autant d'absentes pourroit verifier ceste qualité en moy. Mais puisque V.A. a assez de bonté pour se laisser emporter au babil de ceux qui n'ont nul droict à de semblables tiltres, et assez d'indifference pour souffrir que mes soings et mes sueurs soyent payez de si mauvaise monoye, qui ne sçauroit este deuë qu'à un sot ou à un traistre, je sçay bien qu'il fault que j'avalle le tout en patience, et n'ay garde de m'en defendre autrement en son endroict. Pour ces ouvriers d'iniquité, Dieu les trouvera. B[ergen] op Zoom, le 19 7b (Sept.) 1646. |
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