Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4321. J. van der BurghGa naar voetnoot2). (L.B.)aant.J'espere que l'indignation que je semble meriter par mon silence sera moderée par la lettre cy jointe, dont le double auroit esté envoié à S.A., si elle ne sembloit sentir sa reproche; e suis soupçonné pour la moindre decouverte qui se faict à la Haie; mais quidquid delirantGa naar voetnoot3), etc. Mais Monsieur, puisque je voy la continuation du traicté resolüe, et qu'on se prepare pour la campagne, je me suis resolu de n'estre plus muët, ny de vous laisser parmy le bruict de la guerre sans cognoissance particuliere de nos affaires, et à cette fin je me donnerai l'honneur de vous envoier un chiffre par le premier ordinaire. - Pour des nouvelles, il semble que l'Empereur et la France ne sont guaires loin l'un de l'autre, ni aussi la couronne de Suede, laquelle on dit icy ouvertement estre accordée avecq l'Empereur. Monsieur de Servient est party pour Osnabrug; en ces conjoinctures il est à croire que ce n'est pas pour enfiler des perles. M.r le comte de TrautmansdorfGa naar voetnoot4) a dit ouvertement au conte de Witgenstein, ambassadeur de BrandenborgGa naar voetnoot5), que l'Empereur veut la paix dans l'empire à tel prix que ce soit, et qu'on ne sçauroit donner satisfaction aux Suedois sans leur ceder la Pomeranie, ou du moins une considerable partie; que son maistre ne devoit pas faire difficulté de laisser glisser pour la paix commune une terre dont il n'estoit pas en possession; que l'Empereur laschoit l'Alsace aux François, qui depuis six cens ans n'avoit esté separée de la Maison d'Autriche. Les villes Anseatiques ne monstrent que trop evidemment qu'elles ne prendront pas esgard à leurs interests au regard de la Pomeranie, et qu'elles ne veulent pas sembler s'opposer à la paix publique ..... Je ne doubte que M. de NoirmontGa naar voetnoot6), passant à la Haie, ne vous aie donné touttes les asseurances du monde touchant la satisfaction à donner à S.A. au regard de ses interests dans ce traicté, lesquelles je vous puis confirmer et vous asseurer, que tous les ressorts n'attendent qu'apres l'occasion pour faire leur effect. Hier au soir, aiant l'honneur de me trouver dans le cabinet de Monsieur le duc de LonguevilleGa naar voetnoot7), Mons.r le comte d'AvauxGa naar voetnoot8) me disoit, que S.A. avoit souhaitté souvent que dix ans de l'aage de Mg.r le Prince d'Orange puissent estre remis sur Mons.r le comte de Dunois son filzGa naar voetnoot9), et qu'il en puisse de tant rajeunir. Monsieur, je n'ay pas si peu de philosophie que je me flatte des faveurs des grands, et ne les gouste, si elles ne sont solides et veritables, mais je seroy bien trompé, si avecq bon fondement je ne m'asseuroy de la bienveuillance de S.A. de Longueville et de Messieurs ses collegues; de quoy je me rapporte à Mons. de S.t TibalGa naar voetnoot10), en cas qu'on ne l'aie pas tué à Dusseldorp à force de boire, ce que je dis pour offrir mon service | |
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en cas que vous me puissiez juger utile. Au reste, Monsieur, je vous apprends pour estrange nouvelle, que je deviens sérieux, soupple, et de cire, et que j'ay faict trefves avecq mon humeur,
At quamvis tacet Hermogenes, cantor tamen, atque
Optimus est modulatorGa naar voetnoot1).
Je croiois, Monsieur, vous envoyer dans cette boitte vostre pourtrait en bas relief, mais il me semble que le maistre n'a sceu representer qu'un visage qui se rapporte à l'air de vostre famille; toutesfois le peintre qui est venu icy avecq recommendation de S.A., et qui a l'honneur de vous cognoistre, le juge maistre en son art, et capable de suivre exactement l'original, s'il l'avoit devant soy ..... De Munster, le 24e Avril 1646. |
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