Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4184. D. de WilhemGa naar voetnoot2). (L.B.)Le fer se polit avec le fer, ainsi vostre lettre du 24, que je ne receus qu' hier, m'enseigne la non qualification a laquelle je n'ay pas pris garde en vous escrivant. J'ay pressuppose que Mess.rs les Estats Generaux avoient nomme M. Graswinckel a l'employ de secretaire de l'ambassade de Munster, et que pour la difficulte de sa dimission ou conge, Messieurs les plenipotentiaires eussent par deference poursuivi cest affaire, et me tenois en suitte sonde en la mesme facon pour ledit employ. Je ne scache veritablement m'avoir explique autrement, et je serois bien marri qu'on eut pris subject de juger hors de la ligne et du poinct d'honneur de l'honnestete de ma pensee. Asseurez vous que nul respect me pourra faire accepter une condition inferieure a la qualite de mes charges. Je vous supplie de fraterniser avec moy en ceste pensee juste, et desabuser ceux qui pourroient avoir une si vile opinion de moy. Car il n'y a rien au monde que j'aye plus soigneusement voulu eviter que d'avilir ma condition et de donner argument de croire que je fusse pour songer a une chose digne de mocquerie; et je vous confesse que j'ay toute ma vie plus pare a ces coups la qu'a tous autres de l'envie et de la mesdisance. Si vous le trouvez convenir, je seray tres aise que S.A. scache combien ma volonte est esloignee de telle condition inferieure a celle qu'il m'a donne en sa maison. Il est vray qu'ils m'ont presente de me faire conserver mes charges et dignites, etc., mais je n'ay voulu permettre qu'on parlast de moy ou de mes intentions sur ce subject, disant pour toute raison que la chose estoit hors de ma commodite et outre mon pouvoir. Et n'y prestant pas l'oreille, je ne me suis | |
[pagina 247]
| |
particulierement enquis des formalitez et conditions de l'employ. Voila nettement comme va cest affaire. Il est bien vray que je vous ay remarque quelque aversion de la negociation. Mais je ne me suis guere explique la dessus. C'est un affaire d'estat, lequel il faudroit examiner et discourir au long, pour se donner a entendre selon la dignite de la matiere. Il suffira d'en toucher un petit mot: c'est que je ne voy point comment on souffrira qu'a Munster ou Osnabrug nostre different et interest soit examine, ou nous n'avons a attendre aucune bonne resolution ou saine direction. Au reste nos gens voudront traicter et conclurre la paix ou trefve, a quel prix ou condition que ce soit. J'entens principalement ceux d'Hollande. Car ils le disent ouvertement qu'ils en viendront a bout, quand mesmes ils seroient contraints de se separer des autres provinces. Ne sont ce pas de beaux discours pour s'advantager par des traictez ou on remarque desja le peu d'union et la grande animosite pour s'aller perdre? Quelle restitution pourra souffrir la France durant la minorite de son Roy? Et neantmoins c'est chose asseuree que sans la restitution nulle paix se pourra conclurre. Au reste je reconnois bien qu'il faut que nous y envoyons pour trois chefs principaux: pour l'interest que nous avons dans la tranquillite de l'Empire et dans les alliances qui la concernent; pour la parole donnee a la France sur ce subject; et pour voir et entendre ce qu'on voudra dire et pretendre contre le bien et seurete de cest Estat. Car je prevoi bien que plusieurs princes mouveront des grandes disputes et force pretentions, lesquelles il sera bon de scavoir, etc. Je voids avec admiration qu'il y a mesme a Munster pour le comte d'EgmontGa naar voetnoot1) et ses affaires Lallie Peregrino Carlini, et je conclus de la ch'il ne manchera fastidio d'altri principi confinanti. Il y faut aller et bien adviser en quoi on se fonde et a qui on se fie. Ces Messieurs s'en vont a l'armee, pour prendre conge de S.A. pour leur legation. Dieu leur doint bon voyage et meilleure issue qu'ils n'ont de concorde et bonne volonte les uns pour les autres et tous pour le bien de l'Estat. Le dernier d'Octobre 1645, a la Haye. |
|