Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4012. Aan R. DescartesGa naar voetnoot3). (K.A.)Ce n'est que depuis hier que le contentement m'est arrivé de veoir la glorieuse piece qui vous est venue de GroningheGa naar voetnoot4). Vous voyez donq comme j'ay de la peine à me retenir de vous en dire la bonn'heure. Enfin, Monsieur, la verité a faict son effect ordinaire, et tost ou tard a triomphé de mensonge[s]. Je ne scay si je doibs dire tost ou tard. Il y aura eu du tard en vostre attente, et en ceste juste impatience, que vous avez eue, de vous veoir justifié de la calommie; mais je n'en trouve pas en ce qu'il a esté necessaire et fort a propos que vos adversaires eussent du temps à s'embourber jusqu'aux oreilles, là où, à plus de diligence de vos amis, ils n'eussent barbouillé que la pointe des pieds. Je n'ay, grace à Dieu, point l'ame vindicative, mais d'ailleurs j'ayme passionnement la justice, et comme tel, et comme vostre serviteur tres-acquis, me rejouis passionnement de vous la veoir administrée si franchement. A la prudence de Mes- | |
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sieurs d'Utrecht le resteGa naar voetnoot1). S'ils sont si charitables que d'aymer tousjours leur favori aveq tous ses defaults, en vostre esgard cela ne rue ny ne mord plus. Mais en tout cas ladite piece de Groninghe imprimée seroit un plaisant parallele à costé de ce que le bon Voetius a produict aveq tant de seureté Ga naar voetnoot2). Si vous me permettez, M[onsieur], de tourner ce feuillet, j'adjousteray que, depuis vostre philosophie aucunement comprise, je deviens de plus en plus amoureux de l'anatomie des choses. Et pour autant que l'industrie mechanique y peut aller, les operations chimiques estant les plus apparents moyens d'en tirer de l'advantage effectif, il y a longtemps que je brusle d'envie de vous en entendre discourrir, pour veoir en combien peu de nomenclature vous comprenez tant d'eaux, de sels, d'huiles, d'essences, d'esprits, de magisteres et autres differences chimeriques, au moins superflues, que ces bonnes gens nous estallent en leurs laboratoires. Autrefois, Monsieur, j'ay esté assez effronté et heureux, pour vous arracher ces trois beaux fueillets de la Mechanique, dont le monde m'a sceu tant de gré. Je ne sçay combien ceste maniere icy en requerroit, mais bien que, si vous daignez vous desrober quelque loysir, pour me faire part de ce que je suis bien asseuré que vous en avez d'arresté à part vous, aveq autant de determination qu'il n'y eschet plus ny doubte ny changement, je le recevrois aveq une satisfaction si pleine, que je ne sçay s'il y a autre chose au monde, au moyen de laquelle vous pourriez plus m'obliger à devenir, plus que je ne suis, qui est desjà à un point extreme ..... Au camp à Oost Eeckeloo, le 7 Juillet 1645. |
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