Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649

3679. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*

Z.H. is weer volkomen gezond en druk in de weer. - ‘Aujourdhuy un soldat, bien entendu du Sass, s'est venu rendre, esperant nous faire attrapper ce soir deux hommes, qui ont accoustumé de porter et remporter leurs lettres, pour cinquante patacons chascun. Il dit que nos grenades y font grand mal, et que desjà le gouverneur en a esté chassé de son logis, s'estant fourré dans la logette d'un gentilhomme du canon. Qu'aussi le bruict estoit parmi les soldats, que ledit gouverneur seroit malade à la mort; mais il se trouve que ce n'est qu'un pied qu'il s'est demis, et en marche sur potence. Pour preuve plus manifeste de maladie non mortelle j'en ay ceste apresdisnée receu une lettre, par laquelle il me prie d'obtenir de S.A. un passeport pour un cavalier nommé Don Manuel de Luna, qui, griefvement blessé, desireroit se faire transporter par le canal à Gand, et j'ay respondu, que s'il le veut

[p. 36]

envoyer en ce quartier, S.A. est contente de se donner le soin, de le faire passer à Gant aveq tout ce qui se peut de commodité et de seureté. Demain on verra ce qu'il dira. Autre licence a esté accordée à une femme de bourgeois dans le Sass, qui de frayeur ne peut mettre son enfant au monde, y ayant quinze jours qu'elle est entre les mains de la sage femme, dans un logis percé de canonades, et tout prest à tomber. - Les assiegez ont visité M. Gleser et sa garde de quinze grosses grenades, dont il en est tombé une au millieu d'un corps de garde garni de deux compagnies sans blesser personne, et semblable bonheur ont ils en toutes ces vingt quatre heures. Mais peu devant sa sortie, et que Mylord Craven¹⁾ le vinst relever, l'enemi est sorti sur ses sappeurs, en a tué un et blessé deux, et, quoyque secondé de grand nombre de mousquettades, a esté obligé de se retirer fort viste dans une gresle aussi drue que l'autre’. Au camp devant le Sass de Gant, le 12^e d'Aoust 1644.

1) Zie II, blz. 485.