Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3298. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Avanthier au soir la resolution de partir le lendemain ayant esté prinse, S.A. eut advis de je ne sçay quel dessein peu croyable qu'auroit l'enemy, d'attenter quelque chose sur son quartier, ou bien sur celuy de M. de Brederode, la mesme nuict, dont elle trouva bon d'envoyer de part et d'autre vers les 12 heures douze ou quinze chevaulx vers la ville de Hulst, pour apprendre s'il y avoit aucun remuement. De nostre costé s'avança en personne le jeusne Till, lieutenant de M. le duq de HolsteinGa naar voetnoot1), aveq le fils du S.r de HaultmetsGa naar voetnoot2) et d'autres cavalliers de ces deux compagnies, qui ayants passé la redoutte où nous avions garde, furent surprins et couppez par un bon nombre de gens de pied, qui leur tirerent en salve, et ensuitte leur porterent des coups de pique et de halabarde; de sorte que la pluspart de ces cavalliers demeura que morte, que blessée, que prisonniere, ledit Till, entre autres, prisonnier et fort blessé d'un coup de pique au front, et de carabine par la cuisse, chose qui faict bien maudir ceste sort de païs aux reitres, qui sur ces digues ne trouvent presques assez de lieu pour bien tourner un cheval, et tousjours y sont en danger de telles rencontres. - Hier sur les cinq heures de matin l'armée marcha, comme elle estoit venue, par trois chemins ou digues diverses, vers les bateaux; où estant embarquée promptement, apres une deliberation assez longue, que tint S.A. aveq les deputez des Estats, suivant la resolution finale qui fut prinse, nous levames l'ancre, et tournans à gauche, tirames vers icy. Vers le soir un des meilleurs pilotes de ces quartiers conduisit le bateau de S.A. sur un sable, qui à la basse marée devint si sec, qu'apres soupper à la lune tout le monde s'y proumena autour du bateau à pied. - A ce matin, vers les quatre heures, | |
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le flux nous ayant dessablez, nous sommes venus par deux bonnes marées et un temps tres-favorable jusques à ceste rade, où l'armée mettra pied à terre demain au matin, pour marcher apparemment jusqu'à dans nostre giste accoustumée d'Assenede. - Ce remuement pourroit encor faire esperer quelque chose de bon, s'il eust esté possible de le faire au desceu des enemis; mais ceux cy nous voyans marcher de bateau à bateau, et pouvans marcher en six heures où nous en sommes obligez de mettre plus de 36, il est bien aysé à juger quels sont les avantages qu'en pouvons raisonnablement attendre. Messieurs les François cependant en tirent de fort notables, D. Francisco de Mello ayant trouvé necessaire de s'en venir vers deça en personne aveq cinq regimens de cavallerie et encor deux d'infanterie, qui fera beau jeu aux entrepreneurs du siege de Thionville, qui à ce compte là semble demeurer abandonné. - S.A. se porte tousjours de mesme que par mes precedentes, et vient de recevoir de Flissinghen une lettre extremement civile de Monsieur le duq de GuiseGa naar voetnoot1), se ressentant au possible des courtoisies qu'il a receuës de VV. Altesses à Buren. A la rade de Philippine, le 2e de Juïllet 1643. |
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