Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3040. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Son Alt.e enfin a trouvé bon elle mesme de faire veoir à V.A. les demandes tres-considerables que luy fit M. Murray au fort de Voorn, et les responses qu'on y mit le jour d'apres aupres de GraveGa naar voetnoot1). V.A. pourra juger par ceste piece seule, s'il a esté mal rencontré. Et pour ce qui est du logement, qu'on ne luy auroit pas offert, je voudrois bien sçavoir, si c'est chose de laquelle il faille entrer en compte aveq S.A. à la veille du depart de l'armée, quand mille grandes et petites choses l'embarassent; outre que dès l'apresdisnée il me dit que M. Craven luy donnoit à coucher. J'ay osé par ma derniere faire une description à V.A. du personnage, et m'asseure qu'elle le trouvera veritable de plus en plus. - On asseura tant hier S.A. du passage des Espagnols audeça de la Meuse, qu'elle le manda mesmes aux Estats Generaulx. Aujourdhuy on recommence d'asseurer que pas un homme n'est marché sur le pont. Et ces entredeux donnans diverses jalousies à S.A., elle a faict entrer jusques à trois compagnies de surcroist dans Grave, et sept dans Gennep. Il faudra veoir en bref que deviendra tout ce monde, car voyci en pen d'espace sept armées plus proches les unes des autres, que peut estre il ne s'est veu, ni ne se verra de longtemps; à sçavoir, pour commencer d'enhault, celle de HatzveltGa naar voetnoot2), de WahlGa naar voetnoot3), de Guebriant, d'EbersteinGa naar voetnoot4), la nostre, de Melos, et du comteGa naar voetnoot5) de Fontaine. Il fault de necessité que la cuisine en separe quelques unes, mais nous y durerons bien des plus longtemps, qui avons la riviere et noz villes contre nous. Hier nous envoyames à Mess.rs les Estats Generaulx une lettre, que Hatzveld et Wahl leur escrivent sur le subject de nostre venue en ces quartiers icy. S.A., à qui ils en ont envoyé le double, leur a respondu par avance, que pour la neutralité aveq l'Empire, tant qu'elle ne sera enfreincte d'ailleurs, on l'observera aveq toute punctualité, sans se mesler en suitte de l'armée françoise, qu'en tant que les Espagnols pourroyent venir à s'y joindre, et que pour les gens dont ils se plaignent que ladite armée françoise auroit esté secourruë de nostre part, que c'ont esté des compagnies licentiées, lesquelles il a esté libre à un chascun de reprendre en service. - Le maistre d'hotel DorpGa naar voetnoot6) est arrivé il y a deux heures. Au camp pres d'Orsoy, le 27e Juin 1642. |
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