Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2839. Aan D. de WilhemGa naar voetnoot3). (L.B.)*J'ay beaucoup d'interest en la mesprise où je vous apperçoy, et cela me foue à vous dire encor ce mot sur le subject que j'esperoy avoir traicté pour la derniere fois. Vous m'interpretez de la sorte que si, en pretendant, comme j'ay dit, me donner et à mes coïnteressez la satisfaction que M. Strezo pourroit nous refuser, mon intention estoit cogere virum sentire, quod ipse sentio, au moins ita se gerere, ut sic sentire videatur, en chose jugée adiaphore par les synodes. Et à ce compte là j'encheriroy sur la tyrannie de l'Inquisition. Mais sachez, si je suis si malheureux que m'estre mal faict entendre jusques ores, que je suis plus esloigné de ce dessein que les nues de la terre. Car en vertu de quoy, et quo jure ceste prerogative m'appartiendroit-elle? Et puis, qu'importe que sur un millier de personnes, quae a me stent, et sur autant peut estre qui me contredisent, il y en ayt une qui ne gouste pas ma soustenue ou la siene en ce grand article de foy; cela touche-il bien son salut ou le mien? Mais bien plus, puisqu'il ne s'agit pas seulement icy d'un article controvers entre τῆς αὐτῆς πίστεως οἰϰείους, mais d'un presche qui ne doibt concerner, ne minimo quidem verbulo, que l'Eglise Romaine, avons nous pas bonne grace de tant ballotter un affaire qui au fonds ne peut affronter que noz enemiz? - En fin finale, voulez vous que je vous die en trois lignes où nous en sommes? Je n'ay jamais voulu, ny ne voudray jamais du mal à qui que ce soit, qui se trouve ou declare d'opinion contraire à la miene en matiere de consequence, beaucoup moins en chose de si peu que celle que nous traictons, beaucoup moins à M. Strezo, à qui je suis redevable de meilleures leçons. A Dieu ne plaise, qu'il m'arrive de l'en regarder seulement de travers. Mais les gens d'honneur et mes amiz ont jugé - vix te excepto - qu'il avoit choqué les quatre interessez que je vous ay nommez, par un presche dont il est question. Il proteste n'y avoir touché pas un des quatre, mais un cinquiesme, l'Antichrist, et s'offre de sa franche volonté, nec rogatus quidem, à le verifier par le presche mesme, et à le declarer par une preface qui s'adresseroit à moy. Et j'en suis content. Trouvez vous qu'il reste autre chose? Qu'il y ayt ni collegue, ny college qui s'en puisse formaliser? Que je m'y doibve comporter autrement que je fay; que je puisse condescendre à plus qu'à tout? Gardons nous donq, s'il vous plaist, d'embrouïller des matieres qui ne le sont nullement d'elles mesmes. Il n'y a rien de plus clair, ny personne au monde qui honore plus M. Strezo que moy, ni qui soit plus ..... 29 Aug. 1641, Offelen. |
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