Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2782. Aan R. DescartesGa naar voetnoot4). (K.A.)aant.Le Pere Mersenne me commande de vous envoyer ces fueillets de vostre oeuvre, à cause que le pacquct dans lequel ils vous venoyent auroit esté perdu. C'est, dit-il, pour y marquer les fautes d'impression. Cela estant fait, je vous supplie tres humblement que je les puisse ravoir, comme ledit pere me le promet, parce que, de sepmaine à autre, il m'envoye ce qui s'en imprime, ce que je ramasse aveq soin, pour le lire aveq attention et diligence, dès que tout sera achevé, qui me semble sanius consilium, que si je m'y jettois par boutades, à mesure que les ordinaires arrivent. Car, durant l'intervalle de la sepmaine, il passe tant de choses si peu metaphysiques par mes mains, que ce seroit me confondre l'esprit sans fruict, que de m'y appliquer, sans passer d'une suitte de l'un à l'autre bout. Cependant je pense y avoir tant veu, qu'il me semble que je vous entendray, et ne puis m'empescher de vous dire par avance, que j'admire cum stupore comme vous demeslez les plus subtiles matieres du monde d'une facilité d'expression si claire, si ronde et si candide, qu'il est difficile, en vous lisant, de ne devenir pas promptement aussi sçavant que vous ont rendu vos longues et profondes meditations. Je ne sçay ce qu'on m'a voulu promettre du dessein que vous auriez de publier auss vostre Physique. Obligez moy, s'il vous plaist, de m'en dire quelque chose; vous voyez comme je me retiens de vous importuner souvent, et j'useray tousjours de la mesme discretion, tres informé que je suis de la cherté de voz heures, et de ce qu'elles valent au bien commun de tout le monde. C'est ce qui me faict mesme abreger ces lignes, en vous asseurant que je suis de passion .... Au camp à Offelen, le 17me de Juillet 1641. J'ay osé dire quelque mot au P. Mersenne, touchant les objections qui paroistront à la fin de vostre livre, et s'il ne seroit bon que, parmi voz adversaires catholiques il en feust veu aussi de nostre religion. J'avoy pensé que Barlaeus, qui est bon philosophe et bien disant, en eust peu estre. Si l'ouverture que vous en pourra faire ledit P. Mersenne vous choque, usez en selon vostre prudence, seulement n'en vueillez point de mal à l'incoupable, meme, adsum qui feciGa naar voetnoot5), et à bonne intention. |
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