Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2780. E. de FranchemontGa naar voetnoot3). (L.B.)Je vous ay deja tesmoigne le regret que j'ay de n'avoir pas le moyen de satisfaire a votre desir, qui est de renvoyer l'obligation de M.r d'Orlot et de consentir que Madamoiselle Dorp garde les quatre mille livres a elle leguez par feu Monsieur du Buat, laquelle obligation j'ay este contraint de montrer a de pauvres gens qui ne vivent que du laboeur de leurs bras, comme son hoste et celuy qui a nourry ses chevaux, M.r Doncker, qui tire l'interest de 700 ℔ qui luy sont deubz par reste de compte. Vous vous estonnez que je face difficulte de rendre ladite obligation. Permettez moy que je vous die que vous vous debvrez bien plus estonner que M.r Dorlot ait dispose du mois d'advance de la compagnie et du payement des armes de son propre mouvement, ou pour vous faire plaisir. Il vous dit qu'il y a de quoy payer, et je luy feray veoir que non. Vous me dittes qu'il faut payer ce legat honorablement. Je voudrois avoir de quoy, car je le confesse. Mais il fault que vous me confessiez, s'il vous plaist, qu'il fault payer honorablement les debtes d'un mort qui a vescu candidement dans le monde et avec toute sorte d'honneur, et s'il avoit cognoissance qu'il y eust du manque en l'un aussi bien qu'en l'autre, ans doubte, comme vous dittes, cela l'auroit fasché, car il fault payer les debtes avec lustre et les legatz apres. Quant a se faire asseurer par arrest du legat de madite damoiselle Dorp, vous y debvez penser, car les crediteurs sont en terme de demander qu'elle ait a vider ses mains de la somme qu'elle a receue et que M.r Dorlot a delivree sans aucun pouvoir, et de protester de tous despendz, dommages et interestz a cause de la detention de ladite somme, ce que je veulx bien que vous sachiez que cela se fera au premier jour, et ce contre mon desir, n'affectant pas de luy faire desplaisir, [mais de la]Ga naar voetnoot4) servir pour l'amour de vous. Mais, | |
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Monsieur, permettez moy de vous prier de vous mettre en ma place, et puis dittes moy ce que vous feriez a un homme qui vous auroit fait l'affront que m'a fait M.r Dorlot de me prendre pour duppe, jusqu'a ce point la que de me persuader de laisser aller la chose de la facon et luy renvoyer son obligation. Je croy, Monsieur, que vous seriez encore plus picqué contre luy que je ne suis, luy qui se mesle de me donner des conseils desquels il ne se voudroit pas servir luy mesme. J'avois si bonne opinion de sa parolle que je ne luy ay jamais demandé l'obligation qu'il m'a donnee, et si je me feusse deffié de luy, je luy aurois aussi fait donner l'autre pour le mois d'advance. Je vous proteste ma foy et vous engage mon honneur que je n'ay jamais pensé a souffrir qu'il fust faict aucun tort a Madamoiselle Dorp, et que la perte qu'elle eust peu faire sur son legat eust este cinq ou six mois de temps qu'elle eust attendu, et encore eusse este pour peu de chose, car je croy qu'il n'y aura que peu a dire ou manque qu'il n'y ait de quoy icy la contenterGa naar voetnoot1). Vous m'accorderez que le procedez de M.r Dorlot ne vault rien, ny sera aprouve de personne bien sensée. Un de mes amis luy a mandé qu'il [a] baillé l'argent de son obligation pour payer la plus grande partie des crediteurs; elle luy sera rendue et on ne chicanera pas Madamoiselle Dorp pour qu'il l'a voulu tant obliger. Il peut faire cela; il a de l'argent, je le scay bien. Pardonnez moy, Monsieur, si je me suis un peu eschauffe en mon discours; ce procedez la m'a fait malade, tant je l'ay pris au coeur. Je ne luy conseillerois pas de s'adresser a un homme de son aage et profession, s'il n'estoit resolu de se couper la gorge avec cestuy la de gayete de coeur. Je vous baise tres humblement les mains et prie Dieu qu'il vous conserve, et demeure .....Ga naar voetnoot2). |
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