Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2334. Aan E. DiodatiGa naar voetnoot4). (K.A.)J'ay veu revivre aveq beaucoup de contentement l'illustre dessein que vous avez faict esclorre autrefoiz pour le bien de cest Estat, qui, à mon advis, ne vous est pas redevable de peu, du soin que vous continuez de prendre à nous faire tirer les avantages possibles du peu de jours qui reste au Sieur Galilei. Peut estre soupconnez vous de la negligence en moy, et voussemble que je soye lent à vous y seconder; mais je puis et doibs vous asseurer en bonne foy que, depuis celle qu'il vous a pleu m'escrire sur ce subject, je n'ay [c]essé de m'employer aveq vigueur à tout ce qui m'a semblé capable d'avancer l'affaire. Tout revient la cependant, que feu le S.r Hortensius estant venu à mourir, saisy des deniers qu'on luy avoit faict fournir pour le voyage d'Italie, sans que jamais il se soit mis en posture ni debvoir de s'y acheminer, ceste frasque - ainsi l'a on voulu baptiser - a faict refroidir beaucoup de courages qu'on avoit eu de la peine à rechauffer. Et de faict, tous les quatre personnages deputez à cest affaire estants venuz à deceder, nous en voyci comme à recommencer, et force nous est de represcher les paradoxes de cest evangile tout de nouveau. C'est, Monsieur, ou j'advoüe d'en estre encor pour le present, n'ayant autre assistence que celle de Mons.r Boreel, conseiller et pensionaire d'AmsterdamGa naar voetnoot5), personnage lettré, amateur des bonnes choses, et particulierement de celle-cy pour l'interest de la Compagnie des Indes orientales, de laquelle il est et faict un membre considerable. A quoy s'adjoustant, qu'il assiste de par sa ville aux assemblées de Hollande, vous pouvez juger le moyen qu'il a de nous servir aveq efficace. Et là dessus, Monsieur, je vous donne à penser, s'il ne seroit à propos que luy donnassiez un coup d'esperon, par un mot d'honneste lettre, que je luy puisse faire tenir. Quoy qu'il en soit, deux chevaulx tireront mieux le carosse qu'un seul et, si vous aggreez mon ouverture, je vous responds que, pour ma part, vous ne trouverez point de faulte d'assiduité à faire reüssir une conception que je me represente si utile et d'un succes si indubitable, pourveu qu'on s'y applique comme il appartient. Je vous prie | |
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d'en asseurer Monsieur Galilei et du ressentiment que j'ay de ce qu'il m'est né de l'occasion à luy faire sçavoir que je suis au monde, avant qu'il en sorte. Apres tout, Monsieur, continuez moy l'honneur de vostre amitié .... 1 d'Apvril 1640. Quand le Traicté de l'aymant sera achevé d'imprimer je [seray] tres-ayse d'en avoir un exemplaire, quoyque je doubte que l'autheur nous en donne davantage que n'ont faict quelques Angloiz, grands inquisiteurs de ce mystere, et apres eux le Jesuite CabeusGa naar voetnoot1). |
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