Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2247. A. Rivet. (L.B.)aant.Je rends compte particulier a Son Alt. de la commission qu'il luy a pleu me donner a l'instance de Mad. de WalkenbourgGa naar voetnoot4), en l'execution de laquelle je trouve de l'impossibilité, du costé des deux parties; car si l'auteur ne veut rien r'abattre, la dame et ses enfans font instance contre tout. Et outre cela l'imprimeur jure en avoir envoyé deux cents copies en France, lesquelles ne se peuvent r'appeller. Je voy d'ailleurs que Madame desire que ce qui concerne le mary soit bien circonstancié et prouvé par actes, que les filles, lesquelles souvent en sa propre chambre ont dit qu'on avoit faict assasiner leur pere injustement, ayent la bouche fermée, au moins qu'elles ne trouvent plus des oreilles susceptibles de ce discours. Ainsi necessité m'a esté imposée de recourir derechef a l'oracle et luy representer ces accroches. - Mons. de Saumaise a esté ici huit jours, et me doibt envoyer un livre pour vostre retour. Je n'ay rien oublié pour mettre de l'huile sur cet ulcereGa naar voetnoot5), mais il sera malaisé de la cicatriser en sorte que les marques n'y demeurent. Cependant je vous diray qu'il m'a asseuré qu'il agiroit modestement, et qu'il n'y iroit de la religion, ni de la Republique, attendu mesmement que Mons. Heinsius s'est gardé de toucher rien de controversé, ou d'advancer rien qui despleust a Rome, n'ayant pas mesme voulu nommer BezeGa naar voetnoot6), quoyqu'il n'y ait page en laquelle il n'attaque sa version, sub nomine recentioris interpretis, ce que l'autre maintient qu'il fait en la pluspart sans raison, fondé sur sa langue hellenistique, qu'il | |
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dit estre une chimere, et maintient qu'encore qu'il y ait des phrases hebraiques en la version des LXX et au N. Testament, les mots cependant sont tous grecs, et n'en faut pas cercher la signification entre les Hebr[eux], et que ceux que M.r H[einsius] pretend hellenistiques, sont du langage macedonien et alexandrin, qui a eu cours en Aegypte et Syrie, et que ce sont termes idiotiques. Ainsi je croy que l'Eglise ne recevra de cela aucun detriment. Mais s'il a raison, comme il croid le pouvoir monstrer, cela pourra diminuer de l'opinion que M. H[einsius] a voulu donner de soy in hoc genere. Vous en verréz un specimen en la preface, laquelle j'ay trouvée nimis aculeatum, mais il m'a dit qu'il devoit cette revanche a tant de coups de langue qui l'ont percé, et doresnavant il s'arresteroit aux choses. - Au reste, ne vous estonnéz pas du silence de Mad. de Schurmans. Je luy ai escrit deux fois et envoyé quelques pieces d'une damoyselle de Paris, avec lettres de Mons. de Saumaise. Je n'ay point encore de response. Son frereGa naar voetnoot1) a escrit a ma niepceGa naar voetnoot2) la reception, et promis qu'elle respondroit. Mais Mons. VoetiusGa naar voetnoot3) luy charge tellement l'esprit, et luy taille tant d'affaires qu'elle est toute a luy, et je crains, pour vous en parler librement, qu'il accable cet esprit, qui veut tout sçavoir, et exactement. Tellement que je ne croy point qu'elle face aucune reflection sur ce que vous touchéz, et a quoy je n'estime pas qu'elle soupçonne que vous pensiéz. Pour moy, qui ai passé en secondes nopces, je ne les puis pas blasmer, mais ayant en vostre maison les fruicts de mariage a souhait, si Dieu vous a donné ce qu'il avoit ottroyé a S. Paul, je ne vous desire autre chose que de longs jours pour continuer vos utiles services au public, et vos necessaires soins a vos gentilz enfans, que Dieu veuïlle benir devant vos yeux ..... De la Haye, le 26 Septemb. 1639. |
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