Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2239. Aan A. RivetGa naar voetnoot4). (H.A.)*Vous aurez apparemment receu devant cestes une lettre que S.A. vient de vous faire, à l'instance de Madame de ValckenbourghGa naar voetnoot5); j'ay ordre de la | |
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faire suivre de cest advis, qu'en ce qu'on vous mande, touchant l'Histoire de la Pise, il conviendra en tout cas avoir esgard à ce que par trop d'adoucissement du faict publiq de Valckenbourg, on ne condamne point le procedé que S.A. a esté obligé de tenir en son endroict, mais que cela se pese meurement, et qu'en somme S.A. en demeure hors d'interest. Nous verrons par voz responses, à quel point vous en serez venuz. Celle qu'il vous a pleu m'escrire le 15meGa naar voetnoot1) ne m'a esté rendue qu'aujourdhuy. Vous m'y marquez Bella per Hollandos plus quam civilia campos, Jusque datum calamisGa naar voetnoot2). M. de Charnacé en pourroit revivre d'ayseGa naar voetnoot3), et j'y prens du plaisir autant que luy, mais je demande à vostre faculté, si le subject que plaident ces parties souffre bien qu'on s'y picque ou jouë publiquement. Vous sçavez, Monsieur, comme on a justement puni en France un duel, commis dans la Place Royale; que fust il arrivé à ceux qui l'eussent faict dans l'eglise Nostre Dame? Ces messieurs s'emancipent dans l'eglise de nostre Dieu à ce qui se blasme au Pré au[x] Clerqs. Dans cestuy-ci toutefois, pour la mode et mon plaisir, je souffriroy que ces deux grands clerqs se gourmassent pour quelque temps. Mais dans les lieux où à present ils se choquent, il me semble qu'il n'y a qu'eux, et noz adversaires, à qui le passetemps puisse estre aggreable. Vostre faculté en est juge; elle scait qui nous recommande τὸ ϰατοιϰεῖν ἀδελϕοὺς ἐπὶ τὸ αὐτό. J'auray soin de ce que me recommande le Sieur HeylersighGa naar voetnoot4) pour son amy à Boisleducq, où S.A. toutefois n'a pas les coudes si franqs qu'il presuppose. Il y a de la nomination preallable, d'où on ne s'escarte pas volontiers. Si la depesche passe par mes mains, j'auray plus de moyen d'y servir cest honest' homme. Du moins, mon vouloir est d'ayder aux vertueux, et j'ose bien m'asseurer qu'il est tel, puisque Heilersiegh le recommande, qui l'est sans faulte. Le Pere Mersenne m'a chargé de l'adresse d'une lettre de sa main à Mad.le Schurmans, que je luy envoyay, il y a quelque temps, aveq un peu de remarque sur le subject de la correspondence qu'il desire apparemment nouër avec elleGa naar voetnoot5). C'est un office que je luy ay rendu à bonne intention, mais sa response est encor a venir. Je trouve ceste Minerve comme scrupuleuse de m'escrire. Seroit-ce bien mon vefuage qui luy faict peur? Je vous supplie, Monsieur, de l'en mettre hors de peine. Il est escrit: nihil invitâ dices faciesve. Denique tam amor meus crucifixus est que le sien, et n'en voudray jamais qu'à la beauté de son esprit ..... Ne faites pas paroistre, s'il vous plaist, à Mad.e de Valckenbourg, que vous ayez eu aucune lettre de moy. Elle vient d'avoir sa depesche, et tout incontinent apres S.A. m'a commandé de vous en donner cest advertissement, que je feray encor partir de ceste nuict. Au camp au Cruyspolder, le 20e de Septemb. 1639. |
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