Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1650. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*aant.La nuict passée il a esté faict grande diligence aux deux approches, et nommement Mons.r de Charnacé s'y est acquitté avec beaucoup de soin et de vigilance, sans y avoir en plus qu'un homme blessé, qui sont choses nouvelles, car la nuict d'auparavant on avoit eu aux mesmes approches françoises jusqu'à trente hommes que blessez, que morts. Ceste nuit y sont en garde le capitaine des gardesGa naar voetnoot5) et Mons.r GoringGa naar voetnoot6), et y va on travailler à une baterie, si proche | |
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des ouvrages de la ville, qu'elle les travaillera plus que de eoustume. Ce seroit tout ce que j'ay à dire pour aujourdhuy, sans une lettre, arrivée à cest heure mesme, de Mons.r de StakenbroeckGa naar voetnoot1), qui mande d'aupres de Nimmeghe en date du 19e sur le soir, qu'ayant envoyé une compagnie de chevaulx dans Rurmonde, pour s'il plaisoit aux enemiz de l'attaquer, il venoit d'apprendre qu'ils avoyent faict passer la Meuse à Gennep quelques 3000 chevaulx et bon nombre d'infanterie, menants quant et eux leur pont et force eschelles; sur quoy il avoit vistement envoyé M. de RandwijckGa naar voetnoot2) aveq son regiment vers le fort de Schenck, et plus hault, vers Emmerick, Rees et Wezel, en intention de la suivre aveq tout son gros de cavallerie et une bonne partie de l'infanterie de M. WijnberghenGa naar voetnoot2), dès le lendemain, à la poincte du jour, pour couvrir le Rhin tant qu'il pourroit. - Ainsi le Cardinal Infante, que l'on dit tousjours aux environs de Weert aveq son armée, songe à nous donner un soufflet d'un costé ou d'autre, et n'y a pas moins de soin à le bien traverser partout, qu'à bien avancer icy les approches. Puisque pour toutes les alarmes des Françoiz il ne bouge non plus, que s'il n'y avoit point d'enemy en Artois ni en Hainault. Aussi des Jesuites avoyent bien dit dernierement au camp à Hoochstraten, que ce que prend le Prince d'Orange, s'estime comme en Enfer, et ce que les Françoiz attrappent, comme en Purgatoire, d'où il y a encor de la ressource. - Son Alt.e n'a pas interrompu sa proumenade ordinaire aux approches pour la chaleur insupportable, et puis un vent et poussiere excessive qu'il a faict aujourd'huy depuis disner, et supporte ces incommoditez au grand estonnement d'un chascun. Devant Breda, le 21e d'Aoust 1637. |
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