Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1642. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*La nuict passée l'enemi a logé à Oorschot, Boxtel, et villages d'alentour, a marché de bonn' heure, mais les espions ne peuvent asseurer vers où. Tel le veut encor vers Grave ou Ravestein, tel vers Helmont - qui seroit le chemin de Rurmonde - et tel autre le faict rebrousser vers Diest. De ces doubtes on se verra asseurement esclarci demain. - A ce qu'on peut juger, en conferant les adviz de Brabant et ce qui s'est passé vers le fort de Voorn, ils ont esté pleins de presumption de l'emporter, et la dessùs se sont hastez vers la Meuse. Cela failli, qui n'est pas un succez de peu d'importance, il semble à veoir, qu'ils se trouvent hors de posture, et ne sçavent de quel costé se rendre moins reprochables. A l'entreprinse dudit fort le gouverneur de Gennep s'est trouvé en personne aveq 2000 hommes de pied, trois compagnies de cavallerie et quatre pieces de canon. Mais rien n'a esté attenté, comme ils ont apperceu d'estre descouverts, de sorte que ces trouppes se sont retirées hors de Maes-et-Wael, où elles donnoyent de chaudes alarmes à Tiel et Ravestein. - Le murmure du peuple est grand en Anvers sur toutes ces adversitez, causées, à leur opinion, par la mauvaise direction des chefs. A Bruxelles on en passe jusqu'à la jalousie et defiance de la Reine MereGa naar voetnoot3), à qui le Cardinal Infante a deferé l'autorité de donner le mot aux gardes de la bourgeoisie. On y est en ombrage des maisons de plaisance, qu'elle et les Seigneurs françoiz refugiez ont louées en quantité aux environs de la ville; on y soupçonne les chasses et conferences - disent ils - tant de bouche que par lettres, qui s'entretienent soubs ce pretexte au Sonien-Bosch; on faict courrir le bruict, que des armes cachées vers les remparts de | |
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la ville auroyent esté descouvertes; enfin on envoye faire instance sur instance au Cardinal Infante, à se veoir delivré de ces hostes, et qu'il est à propos de leur faire bonne chere ailleurs, soit à Anvers ou Gand, où on dit que la Reine mere s'en iroit. - Les Françoiz avoyent pillé Mariemont, mais ces courreurs s'estoyent retirez vers leur quartier à Maubeuge, à la venue de 2500 chevaux et 4000 hommes de pied de PiccolominiGa naar voetnoot1), desquels le comte de la MoterieGa naar voetnoot2) en auroit obtenu jusques à 800 dans Namur, où il avoit protesté que la garnison ne montoit pas plus haut qu'à 260 hommes. - En Flandre on disoit, que les Françoiz, s'estants renduz maistres d'un passage important de la riviere de S.t Omer, nommé Watene, auroyent prins Borborg, et enfin, que par toutes les trois armées il se faisoit d'extremes desgasts et ravages aux païs espagnolz. Mais nous attendons tousjours le grand siege que M. le Cardinal a faict promettre à S.A. pour ceste année. - La grande baterie s'espere veoir en estat de servir demain au soir, et ceux de la ville sont si bons à nous y laisser travailler, qu'ils ne sçauroyent mieux exprimer la disette d'amunitions qui les presse. Comme la baterie jouëra, on s'appliquera tout de bon aux approches, qu'on ne faict que minuter, par une quantité de redoutes, traverses et autres pieces, qui s'attacheront tout à coup au besoin. - Son Alt.e se porte tousjours fort bien, graces à Dieu, et revient peu à peu au loisir de mieux reposer, qu'il n'a faict par le passé. - Mons.r de Stakenbroeck arriva hier apres disner à Grave. Devant Breda, le 17e d'Aoust 1637. |
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