Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1641. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Selon tout ce qu'on peut apprendre de la demarche de l'enemy, il ne sçauroit avoir passé Tilborgh ou Hilverenbeeck, de sorte que [par] la diligence que font noz trouppes, si l'envie le prend d'aller à Grave, il les y trouvera arrivées devant luy, Dieu aydant. S'il passe plus haut, vers Venlo et Rurmonde, ce sera une nouvelle deliberation d'y pourveoir le mieux qu'il sera possible. - Cependant nous adjustons icy tout nostre faict pour les approches, et se travaille en extreme diligence à la baterie, quoyque depuis la poincte du jour ceux de la ville ayent commencé à abboyer à l'encontre. De l'autre costé M. le comte HenryGa naar voetnoot5) s'est saisy de la pyramide, ou petite maison de plaisance, tout proche de la ville, d'où ses approches se doibvent entamer, et semble qu'apres demain noz trenchées se pourront ouvrir, à quoy M. le comte Guillaume aussi aura sa part de son costé. Ceste besoigne là estant en train, il faudra veoir, aveq combien de liberalité ceux de la ville oseront disposer de leur poudre, et jusques où elle durera, maintenant que toute esperance d'en recouvrer leur est couppée. - Ceste apres-disnée S. Alt.e a esté se proumener jusqu'à Rijsberghen, pour y recognoistre le quartier de l'enemy, qu'on y a trouvé en assez bon ordre, au prix d'autres que nous en avons veuz, mais au reste, beaucoup d'ordures et puanteurs demeurées dans le village, où le Cardinal et les grands avoyent logé | |
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assez chetivement pour la grandeur espagnole. Aussi l'Espagnol, dont V.A. a veu une partie de lettre, traduicte, ne s'est pas plaint en vain des maladies qui regnoyent parmi eux, car on mande d'Anvers, que jeudi passé il y arriva de l'armée de huit à neuf cents malades à la fois, suiviz le lendemain d'une autre et grande quantité. Qu'au reste les estonnemens estoyent indicibles dans l'Artois et le Hainault, tout fuyant vers la Flandre et le Brabant, et que pour tout secours le regiment de Don Andrea CantelmoGa naar voetnoot1) y avoit esté envoyé se joindre au baron de BalançonGa naar voetnoot2). Il fault bien dire que ces messieurs les chefs font peu d'estat des armes françoises, puisque, pour toutes leurs invasions, ils se conservent encor icy en un estat capable de nous faire apprehender quelque siege de consideration. Il est vray que M. le Cardinal de Richelieu a faict asseurer tout freschement S.A. que les armées françoises s'attacheront en bref à quelque grand siege, mais les attentes en demeurent vaines jusques à present. - Il y a deux heures que S.A. est couchée dans son lict. La bijwacht est cassée, tout est remis au pied ordinaire, et va-on vivre icy en beaucoup moins d'inquietude que par le passé. - Une entreprinse qu'a eu l'enemy sur le fort de Voorne est faillie, et n'en avons, grace à Dieu, que l'advertissement. Devant Breda, le 16e d'Aoust 1637. |
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