Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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ne nous a pas seulement esveillé d'une alarme, fausse ou veritable. Aujourdhuy on l'a veu remuer si diversement, que les advertences en ont varié tout ainsi qu'hier, mais enfin vers le soir on a remarqué qu'il s'est esloigné de deça vers Sundert, où il loge ceste nuict. D'autres le jugent plus destourné vers Hoochstraten, qui seroit le droict chemin de retour, mais on ne laisse de se doubter de tout. Et dans une demie heure S. Alt.e retourne à sa proumenade de nuict, pour n'en revenir que deux heures apres le soleil levé. Il y a deux moiz, qu'on l'eust jugé bien peu capable de ce travail, mais c'est la main de Dieu qui le fortifie à merveilles. - Le jeune du MetsGa naar voetnoot1) a eu la fortune d'attrapper bon nombre de chariots de l'enemy, qu'il a ruinez avec les vivres qu'ils portoyent. Mais j'oblie que MartinetGa naar voetnoot2) se rendra porteur de ceste lettre, instruict mieux que personne de tout ce qui se passe icy, et qui mesmes pourra faire relation de la presente nuict. Je supplie tres-humblement V. Alt.e de me pardonner l'importunité de ce discours superflu, puisqu'elle se peut faire informer au double de ce que je puis mettre par escrit, et qu'il luy plaise me faire cognoistre ses volontez sur la proposition que je luy ay faicte, sçavoir si sans subject je doibs continuer mes gazettes, attendant encor d'apprendre, si V. Alt.e n'a eu à desplaisir les debvoirs que j'y ay renduz jusques à present. - A l'heure que j'escris, ceux de la ville entretienent quatre feux au hault de la tour, dont nous ne pouvons bonnement expliquer le chiffre. Il en parut aussi la nuict d'hier. Devant Breda, le 5e d'Aoust 1637. |
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