Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 258]
| |
1609. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*La nuit passée, devant la vraye poincte du jour, ceux de la ville ont faict sortir de trois à quatre cens hommes pour attaquer une petite redoute entre leurs ouvrages et le village de Ginneken, où nous faisons garde. Ils y sont venuz en effect, mais aussitost repoussez, sur quoy, ayants poincté tout leur canon vers les endroicts où noz gens debvoyent passer, ils ont tiré jusqu'à 15 ou 16 coups de canon, aussi serré[s] que des mousquettades. Il y est demeuré cinq ou six hommes des nostres et davantage des leurs, entre autres un enseigne, qu'ils sont venu redemander aujourdhuy, et a paru par des armes à l'espreuve, qui pourtant avoyent esté forcées vers le hault, et jettées à la retraicte, qu'un capitaine des leurs y a esté griefvement blessé. Ceste retraicte fut fort pressée par la survenue de Mons.r de BeringhenGa naar voetnoot1) qui, faisant sonner à la charge, les espouvanta extremement, et sautant un fossé aveq son cheval, où pas un de la compagnie ne le peût suivre, il ne laissa pas de se mesler aveq les enemiz tout seul jusqu'à dessus la contrescarpe de la ville. - Je n'eusse pas importuné V.A. d'un recit de si peu de chose, si je n'eusse creu, que le bruict en fust courru, comme d'un grand affaire. Ce ne l'est vrayment pas, et n'y a rien paru que de la sottise des assiegez. - L'armée de l'enemi est tousjours à Hoochstraten, bien qu'à ce soir on ayt voulu dire, qu'il en marchoit quelques trouppes vers Gilse. Le comte JanGa naar voetnoot2) dès à ce matin nous est venu recognoistre aveq huit ou dix compagnies de cavallerie de bien près, mais on ne sçait, quel gros il aura en derriere. - Desormais noz nuicts ne sont plus faictes pour dormir. A l'heure que j'escris, qui sont les onze apres souper, S. Alt.e monte à cheval, et va veiller à tout, bien qu'ayant fort peu ou point dormi la nuict passée, il ayt esté levé de grand matin. Dans ces grandes fatigues il se renforce en sorte, que les plus vigoureux se lassent aupres luy à cheval. Devant Breda, le 3e d'Aoust 1637. |
|