Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1390. Aan J.L. Guez de BalzacGa naar voetnoot1). (K.A.)aant.Vostre ambassadeur tres-extraordinaireGa naar voetnoot2), qui part d'icy aveq la reputation d'avoir mieux merité ce tiltre que les plus diligens ministres d'aucun estat, me laisse aussi peu de part au rapport de sa negotiation, qu'il m'en a octroyé en la conduitte de voz affaires. En quoy, bien qu'il me pese de me veoir supplanté aux honneurs de vostre employ au Septentrion, que j'avoy presumé ou de posseder ou d'acquerir sans corrival, je ne laisse de recevoir à beaucoup de consolation, de vous veoir mieux servi que par le passé, et mon ambition, quoyque des plus fortes, n'a point honte de se rendre icy à mon extreme affection au bien de vostre service. Monsieur d'Aiguebere donq, sans paraphrase, vous va rendre compte de la chaleur de ses offices à l'endroit de Monsieur Heinsius sur le subject de voz instructions. Que si d'abord, Monsieur, vous le trouvez harassé, prenez-le pour un orateur hors d'haleine, plustost que pour un courrier fatigué de la poste, et vous luy aurez faict une retribution aussi juste qu'estoit celle que defera le Roy d'Espagne à son general d'armée, quand il nous eut persuadé à la trefve. S'il s'oublie, je dis, s'il s'humilie à vous toucher en passant d'un peu de debvoir que j'aye tasché de joindre à l'assiduité de ses peines, pour destourner vostre grand amy et adversaire du stile qu'il soustient que la pointe du vostre avoit aiguisé en sa main, dites que dormitat HomerusGa naar voetnoot3), et luy passez la beveuë, en consideration du succes de son entremise, que veritablement vous ne dehvez qu'à luy, et duquel sa bonté seule me rendra partisan. Si ce n'est, Monsieur, que la vostre vous induise à recevoir en payement les bonnes intentions de ceux qui vous doibvent du service effectif. Soubs la faveur de cest article je m'avouë de l'ambassade, et certes, si au depart de ce soigneux collegue il reste à vuider icy des minutes dont je soye capable et pour lesquelles il suffise de vous vouloir beaucoup de bien, ce sera moy qui en guetteray les moments et vous feray veoir à tres-bonnes enseignes, que tant qu'il n'y a point de Monsieur d'Aiguebere en Hollande, j'y suis ..... Le 27e de May 1636. N'attendez rien de moy, s'il vous plaist, sur le present de voz oeuvres; j'ay resolu de m'en dispenser jusques à ce que je m'en soye saoulé, ou que vous entendiez ma langue maternelle. En ceste-ci et toute autre je me recognois impuissant à produire les moindres sentiments que j'en ay. |
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