Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1085. Aan Amalia, keurvorstin van PaltslandsbergGa naar voetnoot9). (K.A.)J'ay obeï aveq ce que je debvoy de promptitude au commandement qu'il a pleu à V. Alt.e me faire, pour le regard de sa pension de mil escuz, au | |
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payement de laquelle le S.r Brouart auroit faict difficulté. Ce qui estant venu à cesser, j'espere que les effects prevenants mes paroles auront asseuré V. Alt.e de la tres-humble obeissance que j'ay voué à l'honneur des mandements qu'elle daignera m'envoyer, ou faire notifier de sa part. En ce qui est de la part des saisies, il n'est rien arrivé que Mons.r de PetersdorffGa naar voetnoot1) n'aye bien prognostiqué, et dont je n'aye eu soin de preadvertir S. Ex.e de sa part de jour à autre. Mais V. Alt.e remarque aveq verité, que la consideration assiduelle du publicq divertit les pensées de ce grand Prince de tout ce qui peut concerner le bien privé de ses affaires. A quoy, Madame, je puis bien adjouster, que pour la pluspart il le faut porter de force à se prevaloir des moyens legitimes à se garantir de la mauvaiseté des iniques en ce qui regarde le bien de sa maison, une perte assez notable n'estant assez puissante, pour esmouvoir la generosité de son courage - qui tous les jours s'employe aux intercessions pour autruy - à requerir personne de son assistence ou support. C'est, Madame, comment il n'y a eu moyen de le persuader à demander les faveurs de Monsieur le CardinalGa naar voetnoot2) en la poursuitte de ce proces, et c'est comme enfin nous ne cesserons d'en perdre, tant qu'il y aura assez d'iniquité pour en intenter contre nous. Pour les ministres, V. Alt.e sçait, que par la proposition des choses il[s] satisfont à leur debvoir, et ne leur reste que d'attendre les commandements necessaires. Encor pour ma part en cette affaire je n'ay cessé de les presser et mesmes, au desceu du Maistre, me suis emancipé à quelqu' office dont M. de Petersdorf a cognoissance, mais l'injustice a tenu le dessus et Dieu sçait, si de plus chauds debvoirs l'eussent surmontés. Je le laisse juge entre ces mauvaiz hommes et leurs ames noires. Car jamais, Madame, la justice d'aucune cause ne fust plus violencée. On va cependant donner ordre au payement, que les interests font grossir d'heure à autre, et croy-je que ce sera à l'arrivée de M. de Knuyt, qui s'attend tous les jours .... A la Haye, le 5e de Mars 1635. |
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