Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend999. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*‘Tout hier, S. Ex.e recevant nouvelles de ce que l'enemi ayant laissé fort peu de gens aupres de Maestricht s'en venoit aveq son armée vers nous, et ce conjoinctement aveq les trouppes qu'il avoit tirées de Flandre, le tout soubs conduitte du marquis d'Aytona, resolution fut prinse le soir de desloger à ce matin, voyant d'un costé que la diversion pretendue estoit comme effectuée - apres quoy la resolution d'Aernem portoit qu'on se retireroit, en cas que l'enemi vinst - et de l'autre, que sans aucun retrenchement, comme nous estions, il n'y avoit pas moyen d'empescher le secours d'hommes ni de vivres, non pas mesme l'affront qui nous eust peu arriver, n'y eust il eu que les 80 compagnies de cavallerie qu'on dit que I'enemi nous menoit sur les bras. Ainsi nous en sommes nous revenuz aujourdhuy en ce quartier à Donghen, pour passer outre demain dans le Langstraet, assez desplaisants de n'avoir peu | |
[pagina 17]
| |
caresser ceste belle maistresse à nostre aise, qui en partant nous a faict de la fiere, à force coups de canon, mais sans gueres de mal. Ce soudain changement ne pourra moins que donner subject à la causerie du peuple, esgalement amoureux de Breda partout, mais il est certain que les raisons cognues et considerées feront bientost esvanouïr ces fumées. Le malheur en a voulu seulement au cadet de BeringhenGa naar voetnoot1), blessé dans la cuisse d'un coup de mousquet, apres deux autres coups d'honneur et favorables, comme il faisoit la retraicte aveq trois autres compagnies d'une garde avancée entre le village de Ginneken et la ville, au moulin à eau. Il s'en trouve assez foible, mais n'y ayant point d'os cassé, on espere qu'il n'y aura point de mal. A tout ce que dessus il est certain que M. le Landgrave de HessenGa naar voetnoot2) n'a faict que du mal, par la difficulté qu'enfin contre la promesse il a portée à joindre ses trouppes avec celles de M. le comte GuillaumeGa naar voetnoot3), qui par la sans doubte n'aura peu executer ce qui avoit esté resolu pour Maestricht. Si ne sçait on ce qui peut estre arrivé, car, je ne sçay par quel malheur, depuis que nous sommes hors de Nimmeghe, il n'est venu aucun advis de M. de Buillon. Ce que nous avons de plus solide de delà, c'est qu'un tambour que M. le comte Maurice et moy avions envoyé au marquis d'Aytona pour la descente de quelques materiaulx de la MeuseGa naar voetnoot4), rapporte avoir veu partir de là le marquis en personne, aveq grand nombre d'infanterie Lundi passé, luy mesme n'en estant revenu que Mercredi apres, et y ayant laissé si peu de gens, que c'est, à son dire, chose incroyable, et y croyoit on que, comme nostre cavallerie s'estoit laissée veoir autour de Breda, ce n'estoit que pour les abuser, le dessein tendant contre la Flandre.’ Waarschijnlijk zal ik nu in de volgende dagen wel niet veel te berichten hebben. Au quartier à Dungen, le 8e Septemb. 1634. |
|