Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend934. Aan N.N.Ga naar voetnoot1). (K.A.)S'il ne tient qu'à la lie des bons vins, que vous entriez en humeur de perdre voz heures pour me les donner, je commence à en vouloir au don de sobrieté que vous possedez, et me prend envie d'apporter quelques bourguemaistres de Zelande à se jetter en masque sur voz abstinences, jusqu'à dans Fleury et Fontainebleau. La presence mesme du BuatGa naar voetnoot2) m'ennuye en ce que vous voy hors de la portee de ses grands traicts. Mais puisque par hazard vous estes tombé dans la disgrace de me debvoir souffrir, j'espere que pour en pallier un peu la faute, vous voudrez faire semblant d'avoir allé de sangfroid à ce que vous presupposez gayement qu'il n'y avoit que la bonne chere qui vous l'eust peu arracher. Quoyqu'il en soit, Monsieur, nous vous y tenons, et ne se peut du moins que parfois nous ne desrobions un moment de ce loisir mieux destiné à de plus belles correspondences, tant que S. Ex.e aura subject de vous faire importuner de son particulier, et Dieu sçait, si cela manquant nous serons en peine de controuver de nouveaux pretextes à vous faire parler. - Pour l'issue de ces affaires que vous avez conduittes aveq tant de promptitude au point, où il n'y avoit que vous qui les peust mettre, je le laisse dans la charge de vous en remercier. Seulement, si vous persistez à nous vouloir obliger tous les jours de nouvelles faveurs, je vous prie d'avoir pitié des secretaires, et de nous enseigner d'où nous puiserons tous les jours des complimens nouveaux à vous remboursser. La procuration pour l'homage à rendre se depesche presentement sur M. de KnuijtGa naar voetnoot3), qui n'en pouvoit estre exclus, à l'advis de S. Ex.e, par ceste occasion. J'ay contemplé à par moy de tout ce que j'ay de contemplative en teste, s'il n'y auroit moyen de rendre la personne de Mad. de BennenbrouckGa naar voetnoot4) necessaire à ceste action. Mais S. Ex.e a creu que si vous vous en consolez pour quelque temps, il pourra se trouver moyen de vous la produire en veüe à moins d'estonnement des ignorants. En l'affaire, Monsieur, où vous daignez encor serieusement me rememorer, je procede tousjours du pied que j'ay commencé, sachant bien que, s'il en vient quelque chose à perfection, ce ne sera que du gré de S. Ex.e qui est mon Nord (?), et si rien n'en arrive, que l'estat y gaignera tousjours au change, et moy ne conserveray la possession de ceste obeïsance aveugle que j'ay voué à un si bon Maistre. C'est le mysterieux dessein de celuy qui vous asseure de le croire à jamais ..... A la Haye, ce 19e de Juin 1634. |
|