Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend808. C.B. de PetersdorffGa naar voetnoot6). (H.A.)Il y a plus que trois mois que j'ay esté continuellement au lict, et si foible de tant de seignées et breuvages, qu'on m'a donné, qu'il m'a esté impossible de vous rendre plustost responce à la vostre du 25 ApvrilGa naar voetnoot7), qui me fut rendue icy trois sepmaines apres la date avec ce qu'elle accompagnoit; vous suppliant que ceste misere qui se promene ordinairement sur nos testes, tandis que nous sommes en ce monde, face trouver mes excuses valables, ainsi que je me veux munir des mesmes et de vostre prudence au regard de S.E., que vous opposerez à cet deffaut, affin qu'on ne l'impute pas à quelque negligence, dont je suis bien innocent. Et pour ce qui regard le different de S.E. avec Mesdames ses soeursGa naar voetnoot8), j'y ay travaillé et devant et durant ma maladie, en ayant fait escrire, lorsque je ne pouvois moy mesme, par un de mes affidés, dont j'ai reçu diverses responses de Mad.e l'Electrice; laquelle si j'ay une | |
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fois dressé, les autres suivront, à ce qu'elles me mandent. Je voudrois que sadite E. ou vous eussiez veu mes deductions, que je lenr ay envoyé; vous diriez que c'estoit à bon droit que M.r le Prince de CondéGa naar voetnoot1) m'appelle - quoyque par mocquerie - le procureur de M.r le Prince d'Orange. Tant y a que d'une si rude demande j'ay fait descendre madite Dame l'Electrice à douze mille Reichssdaler à chasqeune. Mais je suis Polyclete faisant ses tableaux, qui ay encor le pinceau à la main et ne fais que reformer et retrancher de ce qu'elles me proposent, de façon que je me persuade, et vous le dis, Monsieur, en conscience - sçachant qu'elles ne le sçauront pas de vous - que je mesnageray tout en telle sorte, et les disposeray quant et quant de se contenter chacune avec dix mille Reichsdaler, quoyqu'elles trouvent mes raisons alleguées pour cela de si dure digestion, qu'elles n'en veulent pas encor taster, voire me les refutent, comme selon la bonté de leur cause elles - j'entens mesdites l'Electrice et [Mad.e] de Bouillon - le peuvent dextrement. Mais avec l'aide de Dieu j'espere neantmoins que devant l'hyver j'en viendray à bout. Et allors S.E. paisera, s'il luy plaist, leur[s] raisons et ce qu'elle leur donne, et verra ce que j'en auray fait. Car pour dire la verite, il s'en faudra beaucoup qu'elles n'auront pas le quard de ce qui leur pourroit appartenir, ainsi que je vous le deduiray fort bien entre nous, lorsque j'auray obtenu d'eux ce que j'espere, n'estimant jamais mes veilles mieux employeez, que quand elles serviront au profit et contentement de ce bon Prince, dont je vous supplie d'asseurer S.E. - Pour la conté de CharnyGa naar voetnoot2) il y a longtemps que j'ay fait escrire par un des mes amis à Grenoble, pour sçavoir l'estat des differents entre les pretendants à ladite conté, et s'il ne seroit trop tard que Monseig.r le Prince d'Orange interviense en la cause. Je vous communique icy litt. A. la responce que j'en ay eu, par ou vous voyez que ces gens la n'en ont pas sommeillé. Je vous proteste - ne sçachant si je vous l'ay dit à la Haye - que feu [le] Marquis de MiribeauGa naar voetnoot3), dernierement decedé, par cy devant a offert à Mad.e la Princesse Palatine de s'accommoder avec elle, croyant allors, qu'elle aye toutes les terres au duché. Semblablement ses heritiers en ont eu tellement peur, à sçavoir que madite dame y parleroit, qu'ils ont traicté ensemble sans aucun esclat cet affaire, voire n'ont osé entreprendre de s'y mettre en possession; ainsi avoyent il[s] perdu leur esperance; mais voyant depuis qu'on ne disoit mot - car comment le pouvoit-on sans tiltre, sans pouvoir? - nostre reculement leur a fait prendre haleine et courage, tellement qu'ils ont fait juger le different entre eux à l'exclusion de la Maison d'Orange, se sont mis en possession, et descrient astheur ceux de ladite Maison comme bas or qui craint la touche. J'ay souvente fois prié Mr. le SaigeGa naar voetnoot4) à la Haye de cercher lesdites pieces pour les pouvoir feuilletter et voir un peu en sa presence et en dire mon foible sentiment à S.E., mais il s'en est tousjours excusé. Vous me disiez, Monsieur, en la vostre, qu'avez trouvez deux ou trois liasses fournies d'enquestes, de positions, d'advis, de consultations, de memoires, et mesmes de copies de traictes, donations et testaments qui se sont employez au proces soustenu par le Prince | |
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RenéGa naar voetnoot1). C'est qui nous serviroit bien pour embellir nostre cause, mais pour le fortifier au fondement il faudroit la piece que je vous ay nommé à la Haye, et ce qui y ayt servi du temps de Mr. le Prince Guillaume, sans lesquelles je ne conseilleray jamais d'entreprendre ce proces, de peur que S.A. ne soit contraincte de le quitter, faute des fondements. Or lesdites pieces si elles se trouvent, je dis et reitere icy, que ceste conté est aussi asseurement à S.E. que je porte mon nom; et en ce cas la nous desmelerous ceste fusée tout autrement qu'on n'a fait par le passé. Mais le mal est, que les affaires publiques, dont S.E. est entierement accablé, estouffent les domestiques. Et vous diray-je bien que Mr. le Prince de Condé, gouverneur de ceste province, homme qui n'en dit guere, mais qui assene bien, voyant d'un costé à qui il a à faire, d'autre costé le merite et valeur de ladite piece, dit astheur tout haut, que la ville capitale de ladite conté, nommé[e] Arneleduc - laquelle est en la grandeur comme Hensden - avec un bourg à une demy lieu[e] de la, appellé Pouly, est domaine du Roy, chose qui n'a jamais esté ouië; mais il le dit à cause que le Roy luy a donné pouvoir d'acquerir touts ses domaines engagé[s] en ceste province. Voila, Monsieur, comme on s'advise de tout, cependant que vous estes empeschez au public, et comment on accord si bien ses fleutes à vostre domage. Mon Dieu sçait que le coeur me veut crever, quand je voye comme on fait de vostre cuir de si larges couroyes, et comme ceste bonne Maison laisse perdre ses meilleurs droicts et immunitez en France, et ce par faute de n'y pouvoir pas songer. Si on eust fait ce que j'en ay dit à la Haye, ou que j'eusse eu un fondement et de bons papiers, j'eusse bien empesché ceste entreprinse. Mais sans fondement, commendement et pouvoir special tels bons dessins, comme sçavez, sont avortez. A la vefueGa naar voetnoot2) de feu M. de Charrou, frere de feu Mr. le Marquis de MiribeauGa naar voetnoot3) - à laquelle a esté adjugé l'usufruict de ladite conté à sa vie durant - mondit S.r le Prince de Condé a fait promettre 2000 de rente annuelle, à cause de la prinse de ladite ville capitale et bourg, affin qu'elle ne remue, ni dispute ledit pretext du domaine du Roy. Ceste separation et retranchement donc estant ainsi fait en ladite conté, vous verrez qu'en brief on trouvera aussi un autre pretext et expedient pour les autres villes et villages à vostre exclusion, qui toutefois entierement appartient à mondit Seig.r le Prince d'Orange divino et humano jure. Il n'y a done autre remede que d'abandonner ladite cité, ou de faire au plustost qu'on pourra diligemment fouilletter dans les lieux, ou on pourroit trouver quelques bons reliques de ladite conté. Et en cas que nostre piece se trouve, allors on se pourroit pourvoir par action directe en la Chambre de l'edict à Grenoble. Je ne sçais comment vous avez fait avec vos papiers, qu'ils sont tellement esgarez que vous ne les sçauriez trouver. J'ay donné aussi un memoire audit S.r le Saige à la Haye des registres et papiers, concernants ce peu de bien que Mad.eGa naar voetnoot4) tient en France, lesquels ont esté veus à la Haye, marquez de telle et telle lettre, mises en telle et telle liasse, reliez en tel et tel parchemin, et contenants | |
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tant et tant de feillets; et toutefois ledit S.r le Saige a dit qu'ils ne se trouvent pas. Je n'ay jamais veu tenir un tel ordre avec des papiers, principalement en une telle maison. Mais excusez, Monsieur, l'affection qui parle; car autrement je n'ay point d'interest que celuy de S.E. Et voyant comme ce bon Prince, en gaignant par ses glorieuses entreprinses des villes, voir des provinces entieres, au public, perd touts les jours de son domaine et des immunites, il m'est impossible d'enfanter des paroles de liesse, en concevant tant de matieres injustes. - Quand au proces de Mad.e d'ElbeufGa naar voetnoot1) et de president SeveGa naar voetnoot2), sans lesquels, s'ils ne sont vuidez, S.E. ne sçauroit vendre, trocquer ou changer aucun de ses biens en France, et au contraire apres le jugement des dites 2 proces, ses terres et biens seront allors si libres et dechargez que ce qu'il tient en sa main, pour ce subject j'ay tousjour tasché de hosterGa naar voetnoot3) ces deux espines de son pied. Or laissant Mad.e d'Elbeuf jusques à ce qu'ayons mis à raison le dernier - car la premiere n'a garde de remuer astheur, ou il ne fait pas bon à la cour pour elle - je vous diray que j'ay bien reçeu de vous les 2 procures, s'adressant à Mess.rs HeraultGa naar voetnoot4) et Fenou, mais en partie ma maladie, en partie la tardifvité desdits S.rs, qui n'ont gueres allors poursuivis, ont esté cause qu'encor que je les aye communiqué auxdits Herault et Fenou - comme il a falu, puisque l'evenement de l'affaire regarde uniquement sadite E. - toutefois je ne suis pas encor certain, si je m'en veux servir autrement qu'indirectement, c'est à dire, non directe[ment] contre ledit Seve, mais seulement contre l'advocat ou procureur, affin qu'en tout cas ils puisse[nt] nommer leur principal. Et tout cela est pour le bien de S.E. Car quoyque le droit de sadite E. soit tres clair, et la prescribtion bonne à l'encontre de Seve, ainsi que je vous monstray au doi[g]t à la Haye, toutefois je trouve, en examinant les fondements d'un et d'autre costé, que la partie de madite dame en cet endroit soit encor plus favorable que celle de S.E. qui est heritier - quoyque je pourrois bien soustenir, s'il estoit necessaire, que sadite E. n'estoit que heritier de Mess.rs ses deux freres decedezGa naar voetnoot5), sans aucune debte - de Mons.r son Pere, lequel a plaidé contre ledit Seve à Dole, et apres luy Mr. son fils aisné, ainsi que les actes en font foiGa naar voetnoot6), tellement qu'à leur esgard la prescribtion n'est pas si forte, ni si ouverte; et je ne voye pas qu'ils ayent allors opposé ladite prescribtion, mais ils se sont servi d'autres exceptions. Ce dernier a dit ouvertement qu'il ne tenoit les biens du comte - ou les Seve ont leur hypotheque - que de la liberalite du Roy d'Hispagne et non de ses predecesseurs. Le premier a longuement in formalitatibus soustenu, qu'il estoit heritier de la maison de Chalon, et apres que les Seve n'estoient heritiers d'un creantier de Mad.e la Princesse de BourgogneGa naar voetnoot7), et enfin que ceux qui possedoient les biens de ceste Princesse devoient faire cet acquitement; et ceste derniere exception est tres vray, et le Roy d'Espagne ou l'Infante doivent payer cela. Et ainsi ce proces a duré longuement, sans que jamais on aye plaidé au fond. Et la Princesse de Parme et apres elle le Duc d'Alve, ayant evoqué ceste cause à eux, ont assez fait cognoistre qu'elle concernoit le Roy d'Espagne. Pour Mesdames | |
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les Princesses de Nassau BourbonGa naar voetnoot1), si elles n'avoient le privilege qu'elles ont de la legitime, et de l'arrest, par lequel le Parlement les a dechargé et, nonobstant touts les creanciers de la maison mortuaire, les a mis en possession de ses biens, tellement qu'elles se mocquent de touts les creanciers, toutefois elles n'ont jamais esté appeleez dudit Seve, ni ouies; car de dire qu'on les aye citees au conté de Bourgogne, cela est faux et ridicule; elles ne furent jamais de ceste jurisdiction la, de quelque facon qu'on les prenne, et qui ne sçait l'histoire de Monseig.r leur Pere, duquel elles ne sont heritiers et ne possedent aucuns biens, qu'à cause de Madame de Bourbon, leur mereGa naar voetnoot2), suivant le contract de mariage, par lequel les biens qui sont en France sont affectés aux enfans qui naistront d'iceluy. Or ces enfans ont plus que deux fois prescript lesdits biens contre Mess.rs Seve, qui ne leur ont jamais fait aucune denonciation d'hypotheque sur iceux. Tous ces arguments - que j'ay fourni à Paris - sont autant de fouldres dont les Seve seront abbatuz plus facilement que par la seule prescribtion - quoyque tres bonne - de S.E. Et à mon advis il vault mieux d'avoir 6 ou 10 arguments valables contre sa partie qu'un seulement. Tellement que je reitere encor, et dis que la cause ou partie de Madame la Princesse Palatine est beaucoup plus forte que celle de S.E. A raison de quoy j'ay conseillé que Madame, pour l'amour de Mons.r son frere, continue l'action en son propre nom, sans se servir de ses privileges et exceptions, quoyque cet affaire ne la regarde pas. C'est qu'elle veut faire et y prester son nom - comme elle a fait par mon advis jusques icy - pour ladite conside-ration tres volontierement. Et ainsi l'affaire, touchant le droit, est hors de doute. Mais tout ce qui me met en paine est, que nostre rapporteur, nommé M.r Parfait, à ce qu'on me mande, est homme dangereux, qui se laisse fort gouverner et fait tout pour ses amis; d'autre part le president Seve est allé en personne à Paris et poursuit parmy ses compagnons en longues robbes à outrance, tellement aussi qu'on me mande que ce proces pourroit estre jugé avant la levée de la cour, c'est à dire dans 5 ou 7 sepmaines, ou plus tost. J'y ay mandé et prié, puisque je ne puis encor bouger de la chambre, de tirer l'affaire en longueur le plus qu'on pourra, jusques à ce que je me puis mettre en campagne. Car j'aimerois mieux d'abandonner toutes mes affaires que celle la qui est si juste. Ainsi vous voyez, Monsieur, que ceux qui ont deffiance de leur bon droit, ont tousjours recours aux artifices. Et au siecle que nous sommes, les meilleures causes veulent estre puissament sollicitées. Pour ce subject Fenou le procureur trouve bon que quelqu'un d'austerité et de credit s'y trouve pour solliciter et recommender ce proces. Mais ou est ce, je vous prie, que je prendray un tel, et encor en telle haste? Je n'y suis guere propre; neantmoins, n'eust esté ma grande foiblesse encor, j'y fusse allé. Je vous manderay encor devant que je ferme la presente, si on pourroit faire recommender ceste cause par Mr. l'ambassadeur des Messieurs les EtatsGa naar voetnoot3) à Mess.rs les juges, en quel cas je ferois escrire un mot par MadameGa naar voetnoot4), et vous pourriez | |
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prendre la paine de luy mander aussi au nom de S.E. qu'il recommende ladite affaire aux juges soigneusement, veu qu'elle concernoit S.E. mesme, quoyque Mad.e sa soeur en porte le nom. Je leur ay aussi nommé un gentil-homme, nommé Mr. de la Haye, qui pourroit aussi faire ces sollicitations et visites, car il est fort serviteur de Monseig.r le Prince PalatinGa naar voetnoot1), qui est allé en Allemagne passez quelques jours. Si Mad.e de ChastillonGa naar voetnoot2) estoit à Paris, je luy en escrirerois moy mesme. Bref, si nous avions du temps, et la poursuite de Seves n'estoit si soudaine, il ne faudroit qu'un homme d'auctorité seulement, qui recommende nostre bon droit. Le bon proverbe seroit allors pratiqué, à bon tambour bonnes baguettes. Je feray ce que je pourray. Et si vous avez du temps apres la reception de celle cy, comme je vous manderay encor à la fin de la presente - car j'attend des lettres de Paris aujourdhuy - il faut que vous songiez aussi, s'il vous plaist, à un tel et le mandiez à Paris à M.r de la LouëtteGa naar voetnoot3) en grande haste, lequel de la Louëtte, advocat ordinaire de S.E., j'ay desja mis ordre qu'il en soit conseillé. Tellement que vous voyez, Monsieur, quoyque je ne vous aye escrit, que pourtant je n'ay pas laissé de faire ce que j'ay den et ma fascheuse et longue maladie a permis, aimant mieux de respondre du coeur et d'affection que des lettres steriles. L'impatience me fait brusler d'un extreme desir de sçavoir vos volontés sur ce subject, esperant tousjours, puisque la cause de S.E. est indubitable, [qu']ils s'arresteront au pied, si non de la conscience, au moins de la raison. Car s'[il] mesadvenoit par faute d'une recommendation - en quoy toutefois je pousseray à la rouë - j'en aurois trop de regret. Et c'est en verite bastir sur le sable de vouloir fonder une asseurance ferme - quelle bonne que la cause soit - sur ces gens en France. Mais Dieu empeschera les meschants et nous conservera nostre bon droit, s'il luy plaist. J'ay perdu tout jugement et n'entend rien en droit, ou ceste cause est indoubitable, et espere une bonne issuë. Cependant lesdits deux pouvoirs ou procures de S.E. ont grandement animé lesdits S.rs Herault et Fenou, quoyque nous empruntions le nom de Madame, laquelle n'y eust jamais touché, n'eust esté en consideration de S.E. Et seroit aussi à propos de commender au S.r VaufinGa naar voetnoot4) à Chasteaurenard, ou à quelqu'un à Paris, qu'en cas qu'on demanderoit quelque chose pour ledit proces, qu'il le livrast. Je luy en pourrois donner advis. Au reste je vous suis, Monsieur, infiniment obligé de la bonne opinion qu'avez de moy; c'est vostre bon naturel qui supplie à mon peu de merite. Je vous eusse envoyé les tiltres et privileges de la Maison d'Orange en France, suivant ma promesse, mais ne sçachant en quels mains ils pourroient tomber, je les retien encor jusques à ce que vous ayez vuidé la campagne. De mesme je retiendray encor les lettres, escrites de S.E. à la Haye en faveur de Mad.e sa soeur à M.r de HauteriveGa naar voetnoot5), affin que le pacquet ne soit trop grand. Ledit S.r Hauterive ne peut plus faire du bien ni du mal. Pour moy je fais estat, si ma sante le permet, de faire d'icy en deux ou trois mois un tour en Allemagne | |
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pour y voir un peu la ruine de mes biens et tascher de m'y mettre. En attendant ce changement, je vous tiendray adverti de ce qui se passera, et vous supplie de croire qu'en tout ce qui concerne le service tres humble que je dois à S.E., vostre bon Maistre, je n'oublieray aucune chose de mon devoir, tandis que je seray en ce pays. Quand je seray ailleurs, S.E. n'aura qu'à me commender, comme icy; pour la conservation de laquelle je prie le ciel, et que le bout des Provinces papestiques, restantes encor, soit le but de ses conquestes. En vostre particulier, conservez moy, je vous en supplie, l'honneur de vostre amitié, estant, comme je suis, de tout mon coeur et sans reserve ..... Ce 30 Juillet 1633. Postscribtum. Il est tard et faut il fermer mon pacquet, affin que la poste ne s'en aille sans mes lettres, quoyque les miennes ne soyent pas encor arrivées de Paris. Je vous diray donc qu'il n'y a point de danger que S.E. escrive un mot à tout evenement et face recommender ce proces à Mess.rs les juges par M.r l'ambassadeur d'Hollande, comme son propre, qui fera sans doubte valoir le credit et auctorite de S.E., en cas que Madame sa soeur luy en escrireroit et le prieroit de le faire. Car si madite dame ne l'en requiert, c'est un indice qu'il ne soit pas besoin, et que je me suis depuis autrement advisé. Selon le vent que j'en auray de Paris, il faut que je dresse mon moulin. Si S.E. sçavait encor un Seig.r de credit à Paris ou à la cour, elle pourroit faire le mesme, en cas que Madame sa soeur l'en requereroit. C'est ce que nous pourrions faire, si nous sçavions le nom d'un tel et si nous voyons qu'il soit besoing. Pardonnez moy qu'au lieu des lettres je vous envoye des livres, car je voudrois bien que rien n'y fut oublié. Je suis derechef ..... |
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