Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634

301. J. van der Burgh²⁾. (L.B.)

Il n'est pas necessaire que je vous proteste que ce sont icy les premiers vers françois que j'aye taché de faire en ma vie³⁾. Vous le croyez sans que je le jure. Depuis que j'ay leu vos Characteres⁴⁾, j'ay quitté la poesie flamende. Je meure, si j'ay rien veu de pareil en nostre langue. Ils pourroyent servir d'epitaphe a tous nos poetes. Je me suis resolu desormais, quand il me prend envie de resver, de le faire en françois ou en latin, afin de rendre mes fautes plus excusables. Je trouve qu'il n'y a point de Muses qui souffrent moins le fard et l'apparence du bien que les nostres. La glace ne me semble pas si froide que les discours de Joseph et de Zephyre, et je fais moins d'estat de ces racconteur [s] de fables qui ne sçauroyent faire des rimes sans l'aide du ciel et de l'enfer des vieux payens, que de faiseurs de romans. Ne vous estonnez pas, Monsieur, si je me mets en cholere pour des choses qui me devoyent estre indifferentes. Ce sont les vers qui me restent seuls de tous les contentements, dont je me suis privé depuis mon depart de la Haye, car de faire musique, il n'y a plus moyen icy. Apres que M. Brosterhuijsen nous quitta, tout le monde est devenu enrumé, et il seroit bon qu'on defendist qu'en son absence personne ne se meslast de chanter, pour le bien general de tous ceux qui ont des oreilles. S'il ne retourne bientost, je ne sçay que nos gens deviendront. Il y en eut un dernierement si rude aux affaires du monde, qu'il se mit en peine à cause qu'il se figuroit que le Roy d'Espagne pourroit recevoir ses tresors de l'Amerique par des lettres de change, de peur qu'ils ne tombassent aux mains des Anglois. Mais je me reserve de vous en faire rire d'avantage a nostre entrevue. Je me suis desfaict de tous les accroches qui me puissent plus lougtemps arrester icy; il ne me reste que d'aller seulement à un festin, et puis de dire adieu. De Leide, le 3 de Janvier 1626.

2) Uitgegeven door Dr. J. van Vloten, Dietsche Warande, V, 1860, blz. 215, en voor een deel door Dr. W.J.A. Jonckbloet en Dr. J.P.N. Land, Correspondance et oeuvre musicales de Constantin Huygens, 1882, blz. CLX.
No. 301a. Een brief van 8 Jan. (L.B.) bevat een bedankje voor mededeelingen.

3) Aan den brief is een Fransch vers, A Monsieur Constantin Huygens pour ses estrenes, toegevoegd, ook uitgegeven door Van Vloten.

4) Huygens' Characteres of Printen.